Les Russes prétendent déjouer les défenses antimissiles

Les Russes sont résolument opposé au projet de bouclier antimissile américain et la perspective de voir des éléments de ce dernier déployés à proximité de leur territoire (c’est à dire en Pologne et en République Tchèque) ne les enchante pas du tout.

D’ailleurs, après l’annonce d’un accord entre Washington et Varsovie portant sur l’installation de missiles intercepteurs sur le sol polonais, le ministère russe des Affaires étrangères avait vivement répliqué, le 20 août, en diffusant un communiqué où les Etats-Unis étaient accusés de vouloir « modifier la balance stratégique des pouvoirs en leur faveur », avec leurs « missiles intercepteurs de longue portée » qui « n’ont et n’auront pas dans l’avenir proche, d’autre cible que les missiles balistiques intercontinentaux russes. »

Afin de répondre aux Américains sur ce dossier, les Russes ont réussi, le 28 août dernier, un essai du missile RS-12M Topol, qui « a démontré sa capacité à atteindre des objectifs très précis et hautement protégés », ce qui, en clair, signifie qu’il peut mettre en échec une défense antimissile, grâce à « des moyens spéciaux », d’après les explications du colonel Alexandre Vovk, le porte-parole des troupes balistiques stratégiques russes.

Le missile balistique intercontinental RS-12M Topol (code OTAN : SS-25) a été tiré depuis le cosmodrome de Plessetsk, dans la région d’Arkhangelsk, pour atteindre sa cible au Kamatchatka, à 6.000 km de distance.

Ce tir « de routine », selon le terme utilisé par colonel Vovk, visait à évaluer les performances techniques de ce missile dont la conception remonte pourtant jusqu’aux années 1970. Le RS-12M Topol, qui est entré en service en 1988, peut être tiré à partir d’une rampe de lancement mobile ou d’un silo.

D’une portée supérieure à 10.000 km pour une masse de 46 tonnes et équipé d’une tête nucléaire de 550 kt, ce missile était le principal vecteur de la force de frappe nucléaire russe, avant la mise en service, en 1997, du RT-2UTTH Topol M (code OTAN : SS-27), développé, quant à lui, après la chute de l’Union soviétique.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]