Les mots justes de Nicolas Sarkozy

Sur fond de réforme contestée sur certains points mais acceptée par les militaires, les relations entre ces derniers et le président Sarkozy n’ont pas été au beau fixe ces dernières semaines.

Il a été écrit ici-même que le chef de l’Etat, qui n’a pas dû garder un souvenir impérissable de son passage sous les drapeaux dans l’armée de l’Air à Balard, ne comprenait pas forcément une communauté militaire riche de ses valeurs et de ses traditions, qui ne sont pas forcément en adéquation avec celles de la société actuelle, davantage portée vers l’individualisme, le goût du confort, l’éphémère et le clinquant.

Après l’annulation de la visite présidentielle au contingent de casques bleus français au Liban au printemps, les impairs commis lors de la cérémonie commémorative des opérations extérieures et plus précisément de l’assaut du 2e REP à Kolwezi, les propos prêtés au président après le drame de Carcassonne, accusant les militaires d’être des « amateurs », avaient contribué à accentuer le malaise entre l’Elysée et les armées.

Cependant, le président Sarkozy, sans doute conscient du fait que les choses étaient allées trop loin, a tenté de mettre de l’huile dans les rouages en adressant, la veille du 14 juillet, un message élogieux aux militaires et en mettant un terme, en catimini, à la traque du collectif Surcouf, qui avait critiqué les orientations du Livre blanc sur la défense et la réforme des armées.

Les pertes de l’armées française lors de l’attaque d’insurgés islamistes dans la vallée d’Uzbeen ont certainement fait prendre conscience, brutalement, au chef de l’Etat, que le métier des armes n’est pas comme les autres. Dans l’éloge funèbre qu’il a prononcé avec une émotion certaine devant les 10 cercueils des militaires tombés dans l’accrochage de lundi, le président Sarkozy a su trouver les mots justes.

« Vous êtes des hommes qui voulaient vivre debout. Vous êtes des hommes qui avaient des valeurs : la loyauté, le courage, la camaraderie, la solidarité », a-t-il déclaré. « C’est la France entière qui mesure aujourd’hui, ce que signifie que d’être un soldat de l’armée française », a poursuivi le président, comme si cette phrase pouvait aussi s’appliquer à lui-même…

« A tous les dix, vos camarades sont fiers de vous, vous avez fait le choix d’un métier qui vous honore. Tout le monde n’est pas capable d’être soldat et d’aller jusqu’au bout. (…) Soldats, vous avez accompli votre devoir. C’est votre honneur. Je sais bien que ce mot honneur devant le corps d’un homme de vingt ans peut paraître dérisoire. Et pourtant, donner sa vie avec honneur, c’est réussir sa vie. » a encore affirmé le président Sarkozy.

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