L’OTAN suspend ses relations avec Moscou

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OTAN, réunis en urgence à Bruxelles, ont décidé de geler les relations qu’entretient l’Alliance avec la Russie tant que cette dernière n’aura pas retiré ses troupes de Géorgie.

« Les choses ne pourront pas continuer comme avant dans les circonstances actuelles » a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer. « L’avenir de nos relations dépend des actions concrètes de la Russie pour honorer les promesses du président Medvedev de respecter kes seix points du plan de paix, ce qui n’est pas le cas pour l’instant’, a-t-il ajouté. « Nous n’abandonnons pas le Conseil OTAN-Russie mais aussi longtemps que les forces russes occuperont une grande partie de la Géorgie, je ne vois pas le Conseil se réunir à quelque niveau que ce soit » a-t-il encore précisé.

Par ailleurs, l’Alliance atlantique a apporté un nouvelle fois son soutien à la Géorgie. Ainsi, la création d’un « organe consultatif » a été décidée. Il aura pour vocation d’aider Tbilissi à préparer son adhésion au sein de l’OTAN. En avril dernier, sa candidature avait été repoussée, notamment à cause de l’Allemagne et de la France, les deux pays étant alors soucieux de ménager la Russie, opposé à tout élargissement de l’Alliance jusqu’à ses frontières. Enfin, les ministres des Affaires étrangères des pays membres ont également donné leur accord pour l’envoi d’experts à Tbilissi pour aider à la reconstruction des infrastructures du pays détuites lors de l’offensive russe.

La réaction de Moscou à la déclaration de l’OTAN a été pour le moins virulente. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a ainsi accusé l’Alliance de soutenir un « régime criminel », à savoir celui du président Saakachvili, que le Kremlin aimerait bien voir quitter le pouvoir. « L’OTAN tente de faire d’un agresseur une victime et de blanchir un régime criminel, de sauver un régime qui se délite et emprunte la voie de réarmement des dirigeants actuels de la Géorgie » a-t-il lancé.

Le ministre russe a également indiqué qu’il n’était pas dans les intentions de la Russie d’annexer une partie de la Géorgie. Enfin, il a affirmé que le retour des troupes russes à leurs positions initiales (ce à quoi Moscou s’est engagé en signant l’accord de cessez-le-feu) devrait prendre entre trois et quatre jours.

Justement, c’est le temps que la Russie met pour retirer ses troupes qui inquiète. Ainsi, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a fait part de sa déception de constater que, malgré les promesses du Kremlin, « il n’y a pas de retrait ». « Quand vous signez un accord, vous devez le respecter » a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse. Pour inciter Moscou à tenir ses engagements, l’Union européenne serait susceptible de ne plus soutenir la candidature de la Russie pour adhérer à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « C’est une possibilité parmi d’autres » a précisé M. Kouchner. « Nous ne voulons pas utiliser ce type de pression mais nous ne voulons pas non plus que ce document (ndlr : l’accord de paix) reste une lettre morte. » a-t-il déclaré.

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