Bouclier antimissile : La Pologne donne son accord

Après Prague en juillet dernier, Varsovie a fini par accepter que des éléments du bouclier antimissile américain soient déployés sur son sol. Ainsi, dès 2012, les Etats-Unis vont pouvoir mettre en oeuvre dix missiles intercepteurs, susceptible, en théorie, de détruire en vol des missiles balistiques à longue portée. Ce système sera complété par un puissant radar qui sera installé en République Tchèque.

Les négociations entre la Pologne et les Etats-Unis ont duré près de 15 mois. En cas d’échec des discussions avec le gouvernement du libéral Donald Tusk, élu en novembre 2007, Washington avait pensé à la Lituanie pour une éventuelle solution alternative.

Jusqu’alors, Varsovie avait considéré que la présence de missiles intercepteurs américains sur son territoire pouvait être une source de menaces supplémentaires à son égard, étant donné sa situation géographique par rapport à la Russie, qui a toujours affiché son opposition au projet de bouclier américain.

Si la situation en Géorgie et le rôle de Moscou dans le Caucase a influencé les négociations (le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski ayant même parlé de « situation internatinale nouvelle »), la Pologne a néanmoins obtenu de la part de Washington que des batteries anti-aériennes soient installées sur son territoire. Ainsi, un système antimissile à moyenne portée de type Patriot sera dans un premier temps mis en service par l’armée américaine, puis ensuite par les militaires polonais.

Le bouclier antimissile américain est destiné à protéger les Etats-Unis et leurs alliés d’éventuels missiles balistiques tirés par des Etats voyous tels que l’Iran ou encore la Corée du Nord. Mais, si l’on regarde une carte, ce système permettrait également de se prémunir contre des vecteurs russes mais aussi chinois. Par conséquent, les Russes n’ont pas forcément tort de se sentir visés. « Le déploiement de nouvelles sources antimissiles a pour objectif la Fédération de Russie », a ainsi déclaré le président Medvedev.

La réaction de Moscou à cet accord n’a pas tardé. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, annulé sa venue en Pologne, prévue pour le 10 prochain. Dans les semaines qui viennent, la Russie devrait prendre d’autres mesure en réaction aux projets américains en Pologne et en République tchèque. En juillet, l’hypothèse d’un déploiement d’avions russes à Cuba avait été évoquée par les médias moscovites.

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