Moscou accuse la Géorgie de « nettoyage éthnique »

L’intervention de l’OTAN en 1999 au Kosovo contre l’armée serbe avait été justifiée à l’époque par le risque d’un nettoyage éthnique de la province serbe visant à éliminer et à faire fuir les albanophones qui réclamaient l’autonomie par rapport à Belgrade.

Or, l’expression « nettoyage éthnique » a été utilisée par l’ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine, lors de la deuxième réunion d’urgence du Conseil de sécurité qui s’est tenue le 8 août et qui avait pour objet la situation entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud, région séparatiste, soutenue par Moscou. A la télévision russe, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a employé les mêmes mots pour accuser la Géorgie et d’une certaine manière, justifier l’intervention militaire de son pays. « Nous recevons des informations selon lesquelles une politique de nettoyage ethnique est menée dans des villages d’Ossétie du Sud, le nombre de réfugiés augmente, la panique s’étend, les gens tentent de sauveur leur vie », a-t-il déclaré.

Au Nations unies, une première réunion du Conseil de sécurité, organisée à l’appel de la Russie, n’a débouché sur rien de tangible, les Russes n’ayant pas obtenu le soutien qu’ils demandaient à un projet de déclaration demandant à la Géorgie et à l’Ossétie du Sud de « renoncer à l’usage de la force. » Ce n’est que peu après, Moscou a envoyé des troupes en Ossétie du Sud.

Au cours de la seconde réunion, appelée à l’initiative de la Géorgie, l’ambassadeur de cette dernière, Irakli Alasania, a fait part que Tbilissi serait prêt à accepter un cessez-le-feu. « Etes-vous prêt à stopper les survols des avions de chasse… ils sont sur le point de bombarder la population civile. Qu’est-ce que nous allons faire?, a-t-il demandé à son homologue russe.

Les deux diplomates se sont renvoyés la balle à tour de rôle. L’ambassadeur géorgien a considéré que la Russie avant lancé « une invasion de grande envergure » de la Géorgie et qu’elle « défiait ouvertement la communauté internationale. » Il a en outre déclaré que « l’agression russe vise à assujétir la Géorgie. »

Ce à quoi Vitali Tchourkine a répondu que « l’agression » avait été causée par « connivence » des membres du Conseil de sécurité qui n’avaient pas réussi à trouver un terrain d’entente lors de la première réunion. Quant à l’intervention militaire géorgienne en Ossétie du Sud, l’ambassadeur russe l’a qualifiée de « catastrophique » et de politique de la « terre brûlée », en « violation des lois internationales. »

La représentante des Etats-Unis au Conseil de sécurité, Mme Rosemary DiCarlo n’a guère été entendue par la Russie, à qui elle avait demandé de « ne pas enflammer la situation en envoyant ses forces en Géorgie. Washington a appeler les parties belligérantes à « respecter la souverenaité et l’intégrité territoriale de la République de la Géorgie. »

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