Les brèves de juillet 2008

Drame de carcassonne, nouvelle carte militaire, attentat contre l’ambassade indienne à Kaboul, des responsables politiques inquiétés par la justice internationale, le dossier du bouclier antimissile américain qui avance en Europe de l’Est, etc… L’actualité du mois de juillet 2008 a été riche. En voici un tour d’horizon.

Armement

– La société RUAG a annoncé le rachat, le 14 juillet, de la filiale Space du groupe suédois SAAB. A noter que ce dernier a soumis son avion de combat « Gripen » à l’appel d’offres ouvert par les Forces aériennes suisses.

Bouclier antimissile

– Le 8 juillet, Washington et Prague ont trouvé un accord pour l’installation sur le territoire tchèque d’un radar qui doit servir au futur bouclier anti-missiles américain. Il reste encore aux parlementaires tchèques de ratifier le texte. Quant à l’installation de 10 missiles intercepteurs en Pologne, les négociations se poursuivent et Varsovie attend de nouvelles concessions de la part des Américains. « Nous pouvons donner notre accord à tout instant, demain, dans une semaine, dans un mois, à condition d’avoir des garanties réelles pour notre sécurité », a déclaré le Premier ministre polonais, Donald Tusk.

Crises & Conflits

– L’état d’urgence a été proclamé pour une durée de 4 jours en Mongolie, après que les militants du Parti démocratique aient violemment contesté les résultats des élections législatives, favorables au Parti révolutionnaire mongol (PPRM, l’ancien parti communiste, qui a été au pouvoir de 1921 à 1996 et dont est issu l’actuel président). Avec des ressources naturelles importantes, le pays fait l’objet d’une attention toute particulière de ses voisins (Chine et Russie) mais aussi de l’Union européenne et des Etats-Unis.

– Le 3 juillet, les autorités philippines ont mis en échec un complot visant à renverser la présidente Gloria Macapagal Arroyo. Un avocat appartenant à l’opposition, Homobono Adaza, ainsi que trois anciens officiers et un ancien policier ont été arrêtés. Ils auraient, de plus, tenté d’escroquer un homme d’affaires japonais pour 10 millions de dollars afin de financer leur projet.

– Capturé lors d’une attaque d’un commando palestinien en juin 2006, le caporal franco-israélien Gilad Shalit est toujours retenu prisonnier. Sa libération fait l’objet de tractations entre le Hamas et le gouvernement israélien, via la médiation de l’Egypte. Or, le 4 juillet, un responsable du mouvement islamiste, Oussama Al-Mouzeini, a annoncé que « le Hamas a suspendu les négociations indirectes avec l’ennemi sur Shalit en raison du non respect par l’ennemi des termes de la trêve, notamment l’ouverture des points de passage et l’autorisation de l’entrée de toutes les marchandises. » Trois jours plus tard, un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a annoncé la fin de la trêve entre son mouvement et Israël.

– Des milliers d’islamistes ont manifesté à Islamabad; à partir du 4 juillet, pour commémorer l’anniversaire de l’assaut de la Mosquée rouge par les forces de sécurité pakistanaises. L’intervention de l’armée pour déloger de l’édifice religieux des étudiants islamistes, menés par Abdul Rashid Ghazi, avait fait au moins une centaine de morts. Cela avait eu pour conséquences une vague d’attentats dans le pays et un appel de Ben Laden et de son second, Zawahiri, à mener le djihad contre le régime du président Musharraf. Le 6, en marge des manifestations islamistes, un kamikaze s’est fait exploser devant un poste de police, faisant 15 morts.

– Des prisonniers islamistes se sont mutinés, le 5 juillet, dans la prison de Saydnaya, située à une trentaine de kilomètres de Damas, en Syrie. La répression de la révolte a fait 25 tués parmi les mutins, selon l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH), une association basée à Londres. Bien que Damas, et plus précisément le parti Baas, qui est socialiste et laïc, redoute l’influence des islamistes, il n’en reste pas moins que la Syrie héberge sur son sol des organisations terroristes se réclamant de cette tendance, comme le Hezbollah (chiite) mais aussi le Hamas.

– Les généraux retraités Hursit Tolon et Sener Eruygur ont été placés en détention provisoire, le 6 juillet et mis en examen pour avoir « constitué et dirigé une bande armée ». Appartenant à Ergenekon, une organisation d’extrême-droite clandestine, les deux anciens officiers sont accusés d’avoir planifié un coup d’Etat contre le gouvernement (islamiste) de Recep Tayyip Erdogan. En tout état de cause, certains sopupçonnent une manipulation gouvernementale dans cette affaire qui aurait pour but de discréditer les laïcs turcs et l’armée, le général Eruygur étant le président de l’Association pour la pensée d’Atatürk, qui avait été très active lors des manifestations du printemps 2007 visant à empêcher l’élection de l’islamiste Abdullah Gül à la présidence de la République turque.

– Le 10 juillet, six personnes ont perdu la vie et neuf autres ont été blessées lors de trois explosions causées par des mines, dans la zone tribale pakistanaise de Kurram. Depuis un an, les chiites de la tribu Turi et et les sunnites de celle des Mengal s’affrontent, ce qui rend difficile l’approvisionnement en médicaments et en vivres.

– Le 11 juillet, une touriste sud-coréenne a été abattue par un soldat nord-coréen, non loin du complexe touristique du mont Kumgang, filiale de Hyundai Group, inauguré en 1998 dans le cadre de la « Sunhine Policy » initiée par l’ex président sud-coréen Roh Moo-hyun et par ailleurs contestée par le nouveau chef de l’Etat, Lee Myung-bak. Pyongyang se serait justifié en avançant que la femme tuée aurait pénétré dans une zone militaire proche du complexe touristique.

– Quatre membres des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, groupe lié au Fatah de Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, ont été arrêtés, le 11 juillet, par le Hamas, alors qu’ils s’apprêtaient à tirer des roquettes sur Israël. La veille, trois autres militants des brigades avaient connus le même sort pour les mêmes raison, avant d’être relâchés.

– Un avant-poste de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) situé à Wanat, dans la province de Kunar, à l’est de l’Afghanistan, a été attaqué, le 13 juillet par des talibans. Près de neuf soldats américains y ont été tués, ce qui a décidé l’état-major de l’ISAF à évacuer la position. « Nous continuerons à maintenir une forte présence dans la région, notamment par des patrouilles », a explique le porte-parole de l’OTAN, Mark Laity. Cependant, les talibans ont affirmé de leur côté d’avoir pris le contrôle du district de Wanat. Toutefois, selon le ministère afghan de la Défense, 47 insurgés ont été tués dans les combats.

– Le 16 juillet, les dépouilles d’Eldad Regev et d’Ehud Goldwasser, les deux soldats israéliens qui avaient été enlevés par le Hezbollah le 12 juillet 2006 et qui avait déclenché les opérations militaires de Tsahal au Liban ont été rendues à l’Etat hébreu, le 15 juillet, en échange de la libération de cinq prisonniers libanais, dont Samir Kantar, du Front de la libération de la Palestine, incarcéré depuis 1980 pour le meurtre de trois Israéliens en 1979. L’accord prévoit également la remise des corps de 199 libanais et palestiniens tués lors d’affrontements. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait pourtant affirmé, encore le 2 juillet, que la mort des deux soldats israéliens n’était qu’une « spéculation basée sur rien de tangible. »

– Plusieurs soldats de la la Mission ONU/Union africaine (MINUAD) ont été tués au Darfour. Le 9 juillet, l’attaque d’un convoi par des « miliciens arabes », à Hakibah, a fait 7 morts dans les rangs de la MINUAD. Une semaine plus tard, un autre militaire a été abattu alors qu’il effectuait une patrouille à Forobaranga, à l’ouest de la région.

– A l’instar de 9 autres provinces sur 18, le contrôle de celle de Diwaniyah, située à 180 km au sud de Bagdad, a été remis par l’armée américaine aux autorités irakiennes le 16 juillet. Le commandement américain a en effet estimé que les forces de sécurité irakienne pouvaient garantir seules la sécurité dans cette région à majorité chiite.

– Le chef opérationnel des talibans de la province du Helmand, Molah Rahim, a été arrêté, le 19 juillet, par les autorités pakistanaises alors qu’il se trouvait dans la région de Quetta, située dans la province du Baloutchistan, à l’ouest du Pakistan. Selon les talibans, il aurait été remplacé par Mullah Nayeem. Un autre responsable islamiste, Abdul Razaq, alias Mollah Sheikh, a été tué lors d’une frappe ciblée dans le district de Musa Qala, au nord du Helmand.

– Un plan de paix proposé par l’Allemagne le 21 juillet afin tenter de mettre un terme au conflit qui oppose la République d’Abkhazie et la Géorgie a été refusé par le président Abkhaze. La raison donné pour justifier cette décision porte sur la question du retour en Abkhazie de 250.000 réfugiés georgiens qui ont quitté cette région après la guerre d’indépendance de 1992-93. La Russie, qui soutient l’Abkhazie contre la Géorgie, a également jugé « irréaliste » cette proposition, tout en reconnaissant par ailleurs que ce plan « allait dans la bonne direction ». Moscou a déployé des troupes en Abkhazie et en Ossétie du Sud, deux régions autonomes revendiquées par la Géorgie. La volonté de cette dernière à adhérer à l’Otan n’est de plus pas apprécié par le Kremlin. Les relations entre les deux pays se sont refroidies au cours de ces derniers mois. Le 11 juillet, Tbilissi avait même rappelé son ambassadeur en Russie, pour consultation, après que Moscou ait confirmé avoir violé l’espace aérien géorgien « pour surveiller la situation en Ossétie du Sud par crainte d’une invasion géorgienne. »

– De violents combats ont opposé l’armée éthiopienne et des insurgés islamistes à Beledweyne, à 350 km au nord de Mogadiscio. Le bilan, au 25 juillet, soit 2 jours après le début des combats, faisait état de 18 civils tués.

– La péninsule de Bakassi fait l’objet d’une contestation entre le Nigeria et le Cameroun. Et pour cause puisque son sous-sol représenterait 10% des réserves pétrolières du delta du Niger et qu’elle dispose en outre d’importantes ressources halieutiques qui font que ce territoire est majoritairement peuplé de pêcheurs nigérians. En 2006, la Cour internationale de justice de La Haye a arbitré le différend en faveur de Youndé. C’est ce que conteste le Conseil de défense et de sécurité du delta du Niger (NDDSC), un groupe rebelle de nigérians. Ce dernier ont perdu 10 des leurs lors d’affrontements violents entre l’armée camerounaise le 25 juillet. Un porte-parole du mouvement a menacé de préparer d’autres attaques si le Cameroun ne négociait pas avec Abuja sur l’avenir de ce territoire.

– Selon le quotidien Daily Telegraph, une explosion aurait tué 11 personnes faisant partie d’un convoi des Gardes de la révolution iranienne (les Pasdarans), le 19 juillet. L’accident se serait produit près d’un dépôt de munitions situé dans le quartier de Khavarshahar, dans la banlieue de Téhéran. Si les médias iraniens n’ont pas évoqué cette explosion, il n’en reste pas moins qu’elle aurait été « entendue à travers tout Téhéran », selon des « sources occidentales » citées par le quotidien britannique qui croit par ailleurs savoir que le convoi en question transportait des armes pour le compte du Hezbollah, la milice libanaise chiite.

– Au district d’Ajristan, de la province de Ghazni, en Afghanistan, une quarantaine de talibans ont été tués, le 25 juillet, par des frappes aériennes menées par l’ISAF. Ces opérations visent à reprendre le contrôle du district, passé sous le contrôle des islamistes cinq jours plus tôt.

– Alors que le mouvement séparatiste LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam) a proposé un cessez-le-feu de 10 jours en gage de bonne volonté à l’occasion de la tenue du sommet régional de l’Association d’Asie du Sud pour la coopération régionale (SAARC) de Colombo, 34 rebelles ont été tués, le 29 juillet, dans les districts de Mannar, Vavuniya et Weliola, dans le nord du Sri Lanka. Les forces gouvernementales ont perdu 3 hommes au cours de ces affrontements.

– Selon l’armée indienne, « entre dix et douzes » soldats pakistanais ont pénétré dans l’Etat indien du Jammu et Cachemire, le 27 juillet. Selon un porte-parole militaire indien, le colonel Anil Kumar Mathur, un soldat a été tué lors « d’un échange verbal ». Les Pakistanais aurait agi ainsi afin de « protester contre l’installation d’un poste par des soldats indiens. » Il s’agit de la première incursion en territoire indien de militaires pakistanais depuis la guerre de Kargil en 1999. Enfin, le 30 juillet, des tirs pakistanais auraient visé, sans faire de victimes, le côté indien de la ligne de contrôle qui sépare l’Etat du Jammu et Cachemire et le Pakistan, qui a souvent été le théâtre d’incidents entre les deux armées. Le 10 juillet, des soldats indiens ont riposté par des tirs de mortiers sur un poste pakistanais du district de Rawalkot. Par ailleurs, New Delhi soupçonne Islamabad d’aider les islamistes à s’infilter au Jammu et Cachemire afin d’y commettre des attentats.

– Des groupes sunnites et alaouites se sont affrontés, le 9 juillet, dans la ville libanaise de Tripoli. Avec 2 morts et 40 blessés, le bilan a été moins lourds que celui des affrontements de même nature qui s’étaient déroulés en juin dernier. Trois autres personnes ont perdu la vie, le 25 juillet, dans de nouveaux combats où des lance-roquettes ont été utilisés. La communauté alaouite passe pour être proche du Hezbollaz (musulman chiite), mais aussi du régime syrien. Par ailleurs, le 30 juillet, un poste militaire de la province de Hermel, dans l’est du pays a été attaqué par un commando armé. Un soldat libanais a été tué et un autre blessé. La veille, un membre du Fatah, le parti du président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a été grièvement blessé dans l’explosion d’une bombe alors qu’il se trouvait au camp de réfugiés palestiniens d’Aïn Héloué, dans le sud du Liban. Le groupuscule sunnite libanais « Jund al-Sham » pourrait être à l’origine de cette attaque.

– Le 31 juillet, 30 rebelles du groupe rebelle darfouris Mouvement pour l’égalité et la justice (JEM) qui avaient été faits prisonniers lors de l’attaque, en mai dernier de la ville d’Omdourman, près de la capitale soudanaise, Khartoum, ont été condamné à mort par pendaison par les tribunaux spéciaux antiterroristes. Le Soudan avait demandé à ce que le JEM soit inscrit sur la liste des organisations terroristes après cette offensive qui avait fait près de 200 morts.

Criminalité

– Le bilan de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, a été présenté par le ministre de l’Intérieur, Mme Alliot-Marie. Ainsi, les différentes unités des trois armées et de la gendarmerie nationale mobilisées ont réalisé 201 missions, interpellé 779 étrangers en situations irrégulières et saisi 19 kg d’or ainsi que 193 kg de mercure. Enfin, 32 personnes ont été mises en examen.

– Quatre Sud-coréens, un Afghan, un Indien et deux Pakistanais ont été arrêté, le 4 juillet, par la police sud-coréenne pour avoir envoyé en Afghanistan de l’anhydride acétique, un produit chimique qui sert à fabriquer de l’héroïne. « Les suspects étrangers ont admis que les destinataires finaux du produit étaient les talibansn, mais ils nient eux-mêmes en faire partie », a indiqué un enquêteur sud-coréen. Au moins 12 tonnes de ce produit chimiques ont été receptionnées par les talibans, qui ont récolté, en 2007, au moins 100 millions de dollars de la culture du pavot.

– En Espagne, le 11 juillet, six personnes ont été arrêtées par la Garde civile pour trafic d’armes vers un « pays du Moyen-Orient soumis à embargo », décidé par le Conseil de sécurité de l’ONU. Le pays destinataire n’a pas été communiqué par la Garde civile mais il semblerait que ce soit l’Iran, en raison de la nature des matériels faisant l’objet du trafic. En effet, selon l’agence Europa Press, des pièces de d’avions F-4 Phantom, F-14 Tomcat et C-130 Hercules auraient été saisies. Or il se trouve précisement que l’Iran dispose de ces appareils, achetés aux Etats-Unis avant la chute du Shah et la révolution islamique.

– Le 18 juillet, deux Français de l’ONG « Action contre la Faim » ont été enlevé dans la province de Deykandi, en Afghanistan, par un groupe mené par un certain Sedaqat qui voulait protester ainsi contre « sa marginalisation » par le gouvernement de Kaboul. Il avait combattu avec les talibans avant de se rallier au régime du président Karzai après l’intervention militaire occidentale à l’automne 2001. Les deux otages ont été libérés le 2 août, grâce à l’intervention de la DGSE, selon Le Point.

– Après l’affaire du Ponant en avril dernier, la piraterie n’a pas cessé au large des côtes somaliennes. Un Yacht a été ainsi attaqué le 24 juin et ses passagers européens pris en otage. Le 22 juillet, un cargo japonais transportant une cargaison de plomb et de zinc, le MV Stella a été abordé par des pirates somaliens et son équipage a été capturé. Le 23, un navire philippin et ses 20 marins ont également connu le même sort.

– Le 29 juillet, afin de lutter contre la criminalité, le gouvernement italien a décidé de déployer 3.000 militaires pour aider les forces de police. Les soldats seront essentiellement affectés à la surveillance de « sites sensibles », notamment des centres de rétention des immigrants clandestins deRome, Milan et de Naples. Ce déploiement devrait durer pour au moins 6 mois, avant éventuellement d’être prolongé, voire étendu à d’autres villes italiennes.

– L’équipage d’un bateau vénézuélien, le Rio Manzanares, a été arrêté par une unité spéciale de la police espagnole le 30 juillet. Le navire transportait 2,5 tonnes de cocaïne qui devaient être écoulées vraisemblablement en Espagne par une organisation criminelle locale.

Diplomatie

– L’Irak s’est engagé à combattre le PKK aux côtés de la Turquie, lors de la visite à Bagdad, le 10 juillet, du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a apporté le soutien d’Ankara aux gouvernement irakiens, dans ses efforts de stabilisation et de reconstruction. L’armée turque a plusieurs fois pénétré en territoire irakienne afin d’y bombarder des positions du PKK.

– Le 15 juillet, le quotidien économique Kommersant s’est fait l’écho de la proposition saoudienne d’acheter davantage d’armement russe en échange d’une réduction de la coopération militaire entre Moscou et Téhéran. Le prince Bandart ben Sultan aurait en effet part au président russe, Dimitri Medvev et son Premier ministre, Vladimir Poutine, de l’intention de Riyad de se procurer 160 hélicoptères Mil Mi-17, Mi35 et Mi-26 ainsi que 150 blindés T-90 pour 2,2 milliards de dollars. Pourtant, en matière d’armement, le Royaume est un fidèle client des Etats-Unis et dans une moindre mesure, des Britanniques.

– Le 16 juillet, l’Algérie et le Mali ont commencé à négocier un accord de coopération militaire afin de lutter contre les groupes islamistes ou rebelles. Le nord-est du Mali est régulièment infiltré par des combattants du groupe Al Qaïda au Maghreb islamique, en plus d’être le théâtre de l’agitation menée par les touaregs. L’accord envisagé devrait permettre d’échanger des informations et de surveiller plus étroitement la frontière avec des patrouilles conjointes.

– Le 18 juillet, le Sénégal a annoncé la reprise des relations diplomatiques entre le Soudan et le Tchad, qui avaient été rompues en mai dernier après l’attaque de la ville d’Omdourman au Soudan par des rebelles du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) que Karthoum suspecte d’être aidés par N’Djamena. « Le président de la République du Soudan, son excellence M. Omar Hassan el-Béchir, accepte la reprise des relations diplomatiques entre le Tchad et le Soudna en réponse à l’appel solennel que lui a lancé son frère, le président Abdoulaye Wade », a indiqué le communiqué sénégalais.

Forces terrestres

– Le 30 juin, l’armée de Terre a reçu de la part de la DGA ses 25 premiers Drones de Reconnaissance Au Contact (DRAC), conçus par EADS Defence & Security. Une commande de 35 DRAC supplémentaires a été notifiée à l’entreprise par la DGA.

– Du 26 juillet au 1er août, près de 8.000 soldats et 650 véhicules ont participé à l’exercice Vostok 2008, sous l’autorité du chef d’état-major des forces armées russes, le général Nikolaï Makarov. Les manoeuvres ont eu pour thèmes la lutte antiterroriste et les catastrophes écologiques.

Gendarmerie nationale

– Le 30 juillet, la Gendarmerie nationale a arrêté près de Dijon (Côte d’Or) l’un des responsables de l’appareil militaire d’ETA, Asier Ecierza Ayerra, ainsi qu’Olga Gomez Arambilez, qui faisait partie du commando de Biscaye, démantelé par la Garde civile espagnole une semaine auparavant alors qu’un « attentat d’envergure » était sur le point d’être commis. Le ministre de l’Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie, a exprimé « sa satisfaction » et a rendu « un hommage à la réactivité des gendarmes » de Côte d’Or, auxquels elle a adressés « toutes ses félicitations ».

Justice internationale

– L’ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, a été transféré, le 3 juillet, vers la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye (Pays-Bas). Détenu en Belgique depuis le 24 mai après avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la CPI, le chef du Mouvement de libération du Congo (MLC) dit répondre de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis par son organisation alors qu’elle se trouvait en République centrafricaine d’octobre à mars 2003. Jean-Pierre Bemba s’était alors porté au secours de l’ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé, en lutte contre le général Bozizé qui avait finalement pris le pouvoir le 15 mars 2003.

– Le 14 juillet, pour la première fois depuis son existence, en 2002, le procureur de la Cour pénale international (CPI), Luis Moreno-Ocampo a demandé un mandat d’arrêt international à l’encontre d’un chef d’Etat en exercice, à savoir Omar el-Béchir, qui a pris le pouvoir au Soudan depuis 1989, à la faveur d’un coup d’Etat. Il lui est notamment reproché d’avoir « conçu et exécuté un plan visant à détruire une grande partie des groupes four, masalit et zaghawa en raison de leur appartenance éthnique. Il faudra entre 2 et 3 mois à la cour pour examiner la demande du procureur Moreno-Ocampo. Le régime islamique de Khartoum a quant à lui réfuté les accusations portées contre Béchir. La mission des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD) a évacué son personnel civil « en raison de la détérioration des conditions de sécurité, le Soudan ayant menacé de « réagir » si le cas d’Omar el-Béchir devait être porté devant l’ONU.

– Le 29 juillet, sept Serbes ont été condamnés par le Tribunal de Sarajevo pour avoir assassiné près de 1.000 personnes à Kravica, près de Srebrenica, le 13 juillet 1995. Les victimes avaient été enfermées dans un entrepôt d’une coopérative agricole avant d’être exécutées. Les peines prononcées vont de 38 à 42 ans de prison. « Ces inculpés ont exécuté en pleine conscience des centaines de musulmans (…) avec l’objectif d’exterminer les habitants musulmans de Srebrenica », a ainsi déclaré le juge Hilmo Vucinic, à la lecture du verdict.

Mer

– Le 3 juillet, le commandement de la composante maritime de la NATO Response Force (NRF) a été transmis au vice-amiral espagnol Jose Palomino. Il était auparavant assuré, depuis le 1er janvier 2008, par le contre-amiral français Alain Hinden. La cérémonie de la passation de commandement s’est déroulée à bord du Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Tonnerre, en présence vice-amiral d’escadre Philippe Sautter, commandant de la Force d’action navale, et de personnalités de l’OTAN.

– L’aviso Commandant Bouan, qui était en première ligne lors du piratage du voilier français « Le Ponant » au large de la Somalie, a heurté le quai alors qu’il allait quitter le port de Nice où il était au mouillage pour célébrer le 14 juillet. Les réparations définitives du bâtiment seront réalisées lors de son indisponibilité pour entretien, prévue en septembre 2008.

– Des exercices navals entre les marines russes, norvégiennes et américaines se sont déroulés du 21 au 25 juillet en mer de Barents. Le Severomorsk (navire anti-sous-marins) de la flotte du Nord russe, la frégate USS Elrod et les bâtiments norvégiens Senja et Nordkapp ont pris part à ces manoeuvres appelées Nothern Eagle 2008 qui visent à obtenir une meilleur coordination entre les trois marines.

Mercenaires

– Le 7 juillet, Simon Mann, un mercenaire britannique, a été condamné à 34 ans de prison par le Tribunal de Malabo pour avoir participé à une tentative de coup d’Etat avortée en Guinée équatoriale en mars 2004. Un de ses compagnons, Mohamed Salaam, un homme d’affaires libanais, a écopé de 18 ans de prison. Pour sa défense, Mann avait fait valoir qu’il n’était qu’un pion aux services d’Eli Calil, un milliardaire libanais installé à Londres et de Mark Thatcher, le fils de l’ancien premier ministre britannique. La Guinée équatoriale a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de ces deux hommes.

Nominations

– Le Conseil des ministres du 28 juillet a nommé Laurent Collet-Billon, 56 ans, au poste de délégué général pour l’armement (DGA), à la place de François Lureau. C’est un retour au source pour M. Collet-Billon puisqu’il a affectué l’essentiel de sa carrière au sein de la DGA, avant de la quitter en 2006 pour rejoindre Alcatel en tant que conseiller pour les affaires militaires.

– Le général Vincent Desportes, actuellement directeur du Centre de doctrine et d’emploi des forces, sera le nouveau commandant du Collège inerarmées de défense (CID) à la rentrée de septembre. Issu de l’arme blindée cavalerie, le général Desportes est l’auteur de nombreux ouvrages importants, dont « La Guerre probable ».

Politique de défense

– Le budget militaire russe devrait atteindre un montant de 1.000 milliards de roubles, soit 27 milliards d’euros, en 2009, a annoncé, le 8 juillet, le vice-ministre de la Défense, Lioubov Koudelina. « C’est la première fois que l’Etat accorde des moyens aussi importants aux besoins des Forces armées, qui se trouvent actuellement à un moment charnière de leur développement », a-t-elle déclaré à l’agence russe Interfax.

Prolifération

– La Corée du Nord souffle le chaud et le froid sur son programme nucléaire. Après neuf mois d’interruption, les discussions concernant ce dossier entre les 6 (Etats-Unis, Chine, Japon, Russie, et les deux Corées) ont repris en juillet. Après avoir remis en juin des documents sur ses activités nucléaires (ce qui lui a valu son retrait de la liste noire américaine des Etats qui soutenant le terrorisme), fermé la centrale nucléaire de Yongbyon et détruit sa tour de refroidissement, Pyongyang se fait tirer l’oreille pour signer un protocole de vérification devant permettre aux inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique d’avoir accès à ses sites nucléaires et de confirmer ses déclarations. Selon les médias japonais, la Corée du Nord aurait passé sous silence une partie de ses activités nucléaires afin de garder une marge de manoeuvre en vue de prochaines négociations pour obtenir une aide alimentaire et énergétique, comme elle l’a déjà fait par le passé.

Renseignement

– La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) est devenue effective à compter du 1er juillet. Cette nouvelle structure regroupe la Direction de la surveillance du territoire (DST) et les Renseignements généraux (RG). Installée rue de Villiers, à Levallois-Perret et dirigée par le préfet Bernard Squarcini, la DCRI compte 4.000 policiers, dont 175 commissaires. Ses missions concernent le contre-espionnage, le terrorisme et la surveillances mouvements subversifs.

– Le 11 juillet, un reponsable du Pentagone, Gregg William Bergesen, a été condamné à 57 mois de prison par la cour fédérale d’Alexandria (Virginie) pour avoir transmis des informations militaires à un agent travaillant pour le compte de la Chine. Ce dernier, Tai Shen Kuo, un homme d’affaire américain originaire de Taiwan, sera fixé sur son sort le 8 août prochain. Il risque la prison à vie.

– Le 11 juillet, le directeur du Bureau du commerce britannique à Moscou, Christopher Bowres, a été accusé d’espionnage par les autorités russes. L’an passé, Andrew Levi, son prédecesseur, avait été expulsé de Russie pour les mêmes raisons. Les rapports entre Moscou et Londres se sont tendus ces derniers mois, notamment à cause du meurtre, en novembre 2006 du dissident Alexandre Litvinenko par empoisonnement au polonium, et qui aurait été commandité, selon les Britanniques, par le gouvernement russe.

– L’ancien directeur des services de renseignement militaires israéliens, le général Eli Zeira, fait l’objet d’une enquête criminelle menée par la police et le Shin Bet (l’équivalent de la DST en France). Il lui est reproché d’avoir dévoilé l’identité d’Ashrak Marwan, un homme d’affaire égyptien et gendre du président Gamal Abdel Nasser qui avait été recruté par le Mossad en 1969 et qui, en octobre 1973, aurait prévenu les Israëliens de l’attaque préparée contre eux par l’Egypte et la Syrie. Ashraf Marwan est mort à Londres le 27 juin 2007, sans que la cause de son décès en soit déterminée à ce jour.

Terrorisme

– Le Pentagone a indiqué que le Saoudien Abdel Rahim al-Nachiri a été inculpé, le 1er juillet, pour avoir préparé l’attentat-suicide contre le destroyer américain USS Cole, le 12 octobre 2000, à Aden (Yémen). Arrêté en novembre 2002 aux Emirats Arabes Unis, il aurait également organisé la tentative d’attaque contre l’USS The Sullivans, le 3 octobre 2002 et planifié l’attentat contre le pétrolier français « Limburg » dans le Golfe d’Aden (1 mort).

– Le 2 juillet, en Indonésie, le Detasemen Khusus 88 (Détachement spécial 88), a opéré l’arrestation de neufs personnes appartenant ou ayant des relations avec la Jeamaah Islamiyah, notamment responsable des attentats de Bali en octobre 2002, et la saisie d’explosifs. L’opération s’est déroulée dans la province de Sumatera Selatran (Sumatra-Sud). Les suspects, transférés dans une prison haute sécurité de Djakarta, préparaient un attentat dans la ville touristique de Bukittinggi.

– Le Royaume-Uni compte ajouter la branche militaire du Hezbollah à la liste des groupes terroristes interdits sur son territoire. « Cela signifie qu’appartenir, lever des fonds ou soutenir la branche militaire de l’organisation constituera un délit criminel » a expliqué, le 2 juillet, le ministre d’Etat en charge du terrorisme, Tony McNulty. Selon ce dernier, « l’aile militaire du Hezbollah fournit un soutien actif à des terroristes irakiens responsables d’attaques contre les forces de la coalition et les civils, y compris en donnant des entraînements à l’usage des explosifs. »

– Jusque là incarcéré à la prison de haute sécurité de Long Lartin après son arrestation à l’aéroport d’Heathrow en février 2001, un Algérien connu sous le nom de « U » et suspecté de terrorisme, a été libéré sous caution le 3 juillet, suite à une décision de la Commission d’appel spéciale des affaires d’immigration (SIAC). « U » aurait été un responsable d’un camp d’entraînement en Afghanistan et un proche de Ben Laden. Par ailleurs, il serait également impliqué dans le projet d’attentat visant le marché de Noël de Strasbourg en 2000. La procédure d’expulsion dont il fait l’objet est cependant toujours en cours. Londres a récemment libéré le prêcheur islamiste Abu Qatada, qui passe pour être « l’ambassadeur spirituel de Ben Laden en Europe ».

– Après avoir démantelé le réseau terroriste d’Abdelkader Belliraj, un belgo-marocain entretenant des rapports avec le Groupe islamiste combattant marocain et Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), en février dernier et celui d’Abdellatif Benali le 19 mai, les services de sécurité ont arrêté 35 personnes appartenant à une organisation visant à recruter des volontaires pour le compte d’Al Qaïda. Au moins une trentaine de terroristes ont ainsi été envoyé en Irak et trois autres en Algérie, ou sévit l’AQMI. Par ailleurs, la cour d’appel de Salé a jugé coupables les 29 membres de la « cellule de Tétouan » pour « constitution de bande criminelle dans le but de préparer des actes terroristes » et « le recrutement de Marocains pour l’Irak ».

– Deux prisonniers algériens détenus sur la base américaine de Guantanamo ont été extradés, le 3 juillet, vers leur pays d’origine où ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Si leur identité n’a pas été dévoilée, il pourrait s’agir, selon des sources proches du dossier, de Houari Abderrahmane et de Mustapha Hamlil. Ils ont été arrêtés à Kandahar (Afghanistan) par l’armée américaine. Au moins 17 suspects emprisonnés à Guantanamo sont d’origine algérienne, selon le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz. A terme, ils devraient tous retourner en Algérie afin d’y être jugés. « Leur procès se déroulera, conformément à la loi algérienne, dans le cas où ils seraient reconnus coupables d’un quelconque crime sans conditions ni contrainte de quelque partie que ce soit », a fait valoir le ministre.

– Un attentat a été perpetré le 4 juillet à Minsk, lors d’un concert donné en plein air à l’occasion de la fête nationale de la Biélorussie, en présence du président Alexandre Loukachenko, qui n’a pas été touché. En revanche, une cinquantaine de personnes ont été blessées dans l’explosion. Une seconde bombe artisanale, qui n’a pas explosé, a été retrouvée dans le centre de Minsk. L’enquête, qui a ciblé les milieux des opposants au régime du président Loukachenko, dénoncé pour ses atteintes aux libertés, a permis l’arrestation de 4 personnes. En septembre 2005, des attentats avaient également été commis et revendiqués par un groupe appelé « Armée nationale de libération de la Biélorussie. ».

– Le 4 juillet, le tribunal de Salé (Maroc) a reporté au 11 septembre le procès de Saâd Houssaini, suspecté d’avoir participé à l’organisation de l’attentat de Casablanca du 16 mai 2003 (45 morts) et d’avoir préparé les explosifs ayant servi à commettre celui de Madrid du 11 mars 2007 (191 morts). Arrêté en mars 2007 alors qu’il se trouvait dans un cybercafé de Casablanca, Houssaini serait membre du Groupe islamique combattant marocain, affilié à Al Qaïda.

– Selon le quotidien Assabah du 4 juillet, les policiers marocains craignent que des attentats soient commis cet été. Au moins 20 personnes soupçonnées d’appartenir à la cellule « Abou Maklouf », liée à Al Qaïda, sont recherchées. L’un d’entre elles auraient même été chargées de réactiver les réseaux dormants du pays. Selon les informations données par le journal, un aide logistique aurait été fournie par Al-Qaïda. Enfin, des « sources de renseignement » citées par Assabah, croient savoir que la branche irakienne d’Al-Qaïda incite ses combattants non irakiens à retourner dans leurs pays pour y recruter d’autres combattants, voire de commettre des attentats.

– L’ambassade indienne de Kaboul a été la cible d’un attentat suicide à la voiture piégée le 7 juillet. Cette attaque (au moins 41 personnes ont été tuées et 139 autres blessées) a été la plus meurtrière qui ait visé la capitale afghane depuis la chute des talibans en 2001. L’attaché militaire indien, le général Mehta, ainsi qu’un conseiller diplomatique, Venkateswara Rao, y ont perdu la vie. La majorité des victimes sont des civils afghans venus à l’ambassade pour des visas. Kaboul et New Delhi soupçonne Islamabad – et surtout l’Inter-Services Intelligence (ISI, les services secrets) – d’avoir commandité cet attentat, ce que réfute le Premier ministre pakistanais, Yousouf Raza Gilani.

– Des hommes armés et des policiers ont échangé des coups de feu, le 9 juillet, à proximité du consulat amércain d’Istanbul. Trois membres des forces de l’ordre, ainsi que trois terroristes ont été tués au cours de la fusillade ou lors de leur transfert à l’hôpital. Plusieurs organisations terroristes ont été soupçonnées, comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le Front de libération du peuple – Révolutionnaire (DHKP-C, extrême-gauche) ou encore Al-Qaïda. Or, c’est ce réseau qui avait revendiqué la dernière attaque ayant visé une représentation diplomatique en Turquie, le 20 novembre 2003, contre le consulat britannique et la banque HSBC (62 morts). De sources policières anonymes, les auteurs de la fusillades appartiendraient aux Combattants du front du Grand Orient Islamique (Islami Büyüdogu Akiniclar Cephesi / IBDA-C), un groupe qui sévit depuis les années 1970 et qui est affilié au réseau d’Oussama Ben Laden.

– Accusé d’avoir tenté de commettre un attentat suicide visant des touristes français à Meknès, le 13 août 2007, Hicham Doukkali a été condamné, le 10 juillet, à la réclusion à perpétuité. Son complice, Hassan Azougar, a écopé d’une peine de 10 ans de prison.

– Le 10 juillet, Al Qaïda a annoncé la mort d’Abdullah Muhammad al Abid, dit Shoaib Al Jazairi l’Algérien, un de ces principaux chefs militaires en Afghanistan, au cours de combats contre la Force internationale d’assistance à la sécurité et l’armée nationale afghane, à Zabul (sud de l’Afghanistan).

– Le 15 juillet, le tribunal de première instance de Stuttgart a condamné trois membres du groupe kurde irakien Ansar al-Islam, affilié à Al-Qaïda, pour avoir préparé un attentat contre l’ancien premier ministre irakien Iyad Allaoui, alors en visite à Berlin en décembre 2004. Ainsi, Ata Abdoulaziz, le chef de la cellule, a écopé de 10 ans de prison, Rafik Mohamad Youssef, de 8 ans et Mazen Ali Hussein, de 7 ans et demi.

– Trois hommes condamnés pour leur participation aux attentats de Bali d’octobre 2002 (202 morts) ont vu leur appel rejeté par la Cour suprême d’Indonésie, le 17 juillet. Le seul recours qui reste encore à Ali Ghufron, Imam Samudra et Amrozi Nurhasyim pour échapper à la peine de mort est une éventuelle grâce présidentielle. Près de 33 personnes ont été condamnées pour les attentats de Bali. Plusieurs sont encore recherchées par la justice indonésienne, dont Dulmatin et Umar Patek, tous deux partis aux Philippines rejoindre le groupe islamiste Abu Sayyaf et Noordin Mohammed Top.

– Le Shin Bet a démantelé, le 18 juillet, une cellule d’Al-Qaïda composée de deux citoyens israéliens et de 4 Palestiniens originaires de Jerusalem Est. Ces derniers auraient préparé un attentat visant le président américain George W. Bush lors de sa visite au Proche-Orient en mai dernier. Ils se seraient notamment intéressés de près aux moyens pour abattre l’hélicoptère présidentiel et auraient eu de fréquents contacts avec Al-Qaïda via Internet. L’organisation de Ben Laden a par ailleurs dévoilé l’identité des personnes arrêtées, sur le forum islamiste « El-Ekhlaas » souvent utilisé. Il s’agirait donc de Mohammed Nijam (22 ans, étudiant à Jérusalem), Anas Chouiki (21 ans), Ahmed Chouiki (21 ansà, Ibrahim Nachef (22 ans), Kamal Abou Qouider (22 ans) et Youssed Samrin.

– Basel Ghalyoun, Mohamed Almallah Dabas, Fadual El Akil et Raul Gonzalez Pena, quatre des 21 condamnés pour avoir participé aux attentats islamistes de Madrid du 11 mars 2004 ont été acquittés par le Tribunal suprême espagnol, le 17 juillet. Les deux premiers avaient été jugés coupables pour « appartenance à une organisation terroriste », le troisième pour « collaboration avec une organisation terroriste » et le dernier pour « fourniture d’explosifs ».

Par ailleurs, le Tribunal a également confirmé l’acquittement de Rabei Ousmane Sayed Ahmed, dit « Mohamed l’Egyptien », qui avait été considéré par l’accusation comme étant l’un des responsables de l’attentat. Sur les 28 accusés, seuls 21 avaient été condamnés, dont trois à de très lourdes peines (Othman el-Gnaoui, Jamal Zougam et José Emilio Suarez Trashorras).

– Deux attentats ont été commis à l’aide d’une pelleteuse à Jérusalem, les 2 et 22 juillet. Le premier à visé un bus, sur la route de Jaffa, à l’ouest de la ville, faisant 3 morts et une quarantaine de blessés. Malgré une revendication du groupe des « Brigades des hommes hommes libres de Galilée » (qui s’était attribué la responsabilité de la fusillade dans une école talmudique le 6 mars dernier), le meurtrier, Houssam Taysir Dwayat, aurait agi de son propre chef. Selon la police israélienne, cet originaire d’un village palestinien près de Jérusalem-Est n’avait aucune relation connue avec une organisation terroriste mais était néanmoins connu de ses services. Il a été abattu par les forces de sécurité lors de son attaque, tout comme Ghassan Abou Tir, le reponsable du second attentat à la pelleteuse perpétré 20 jours plus tard et qui a blessé 16 personnes, à quelques encablures de l’hôtel King David où le candidat démocrate à l’élection présidentielle américain, Barack Obama, devait séjourner de sa visite en Israël.

– Le chef d’Al-Qaïda en Afghanistan, Mustafa Abu al-Yazid, alias Sheikh Saeed, a accordé un entretien, le 22 juillet, à la chaîne de télévision pakistanaise Geo TV. Il a ainsi réaffirmé l’implication du réseau de Ben Laden dans l’attentat qui avait visé le 2 juin dernier l’ambassade danoise au Pakistan. La rencontre entre le journaliste de Geo TV, Najib Ahmad, et le dirigeant terroriste s’est tenue dans un endroit secret, près de la province de Khost, au sud-est de Kaboul. Impliqué dans l’assassinat du président égyptien Anouar el-Sadate, le 6 octobre 1981, Sheikh Saeed a déjà connu la prison en 1982. Il serait vraisemblablement devenu le n°3 d’Al-Qaïda après la mort d’Abu Ubaida al-Masri, en 2007.

– Le chef de la sécurité du Parti du peuple pakistanais (PPP), Khalid Shahenshah, a été assassiné le 23 juillet à son domicile de Karachi (sud du Pakistan). Le 27 décembre 2007, il était chargé de l’escorte censée protéger Benazir Buttho, qui trouva la mort lors d’un attentat, à Rawalpindi. Depuis, il avait en charge la sécurité du vice-président du PPP, Asif Ali Zardari. Aucune piste n’a été avancée pour tenter d’identifier les auteurs du crime.

– Outre la menace que fait peser sur la sécurité le groupe islamiste Abu Sayyaf ou encore le Moro Islamic Liberation Front (MILF), les Philippines font également face à la Nouvelle armée populaire (NPA), d’obédience maoïste, qui est par ailleurs la branche armée du parti communiste philippin. Ainsi, des militants de la NPA ont lancé, le 3 juillet, une grenade contre une boulangerie de la ville de Nabunturan, située au sud-est de l’île de Mindanao, dans la province de Compostelle. Cette attaque a fait 4 morts et une dizaine de blessés. Cette action serait une mesure de rétorsion contre celles et ceux qui refusent de payer un « impôt révolutionnaire ». Le 15 juillet, un soldat phillipin a perdu la vie dans une embuscade tendue par le NPA sur l’île de Mascate. Enfin, le 24 juillet, l’explosion d’une bombe à bord d’un bus a tué 3 personnes et blessé 25 autres à Mindanao. Depuis 1969, la rebellion maoïste a fait plusieurs milliers de victimes et reste encore active en dépit de ses revers militaires et des lois d’amnisitie.

– Plusieurs attentats visant des autobus ont fait 3 morts, le 21 juillet, à Kunming, chef-lieu de la province du Yunnan, en Chine. Auparavant, le 9 juillet, cinq militants islamistes ouïghours ont été tué par la police chinoise, dans la région autonome du Xinjiang. Enfin, le 24, la police de Shangai a arrêté les membres d’une cellule terroriste qui aurait eu pour projet de commettre un attentant contre un stade devant accueillir des matches de football dans le cadre des Jeux Olympiques de Pékin.

– Le 24 juillet, un attentat a tué 5 personnes et blessé 20 autres dans une gare de bus de la ville de Srinagar, la capitale d’été de l’Etat indien du Jammu & Cachemire. Selon toute vraisemblance, ce sont des pèlerins hindouistes qui auraient été particulièrement visés, les bus devant se rendre au sanctuaire d’Amarnath dédié au dieu Shiva.

– Le Yémen subit toujours une vague d’attentats. Ainsi, le 7 juillet, une bombe a explosé dans le centre-ville de Saada (nord-ouest) tuant 5 personnes. Les soupçons sur les auteurs de cet attentat se porteraient sur les rebelles zaïdites, de confession chiites. Ces derniers combattent le régime du président Ali Abdullah Saleh, qui est selon eux « illégitime ». Le 8 juillet, un homme a lancé une grenade à Daliâ, dans le sud, faisant sept blessés, dont un policier. Le 9, une publication d’Al Qaïda, « Sada al Malahim » (Echos des épopées), mise en ligne sur une forum traditionnellement utilisé par les islamistes, a appelé les djihadistes yéménites à s’en prendre aux intérêts occidentaux dans le pays. Les Français, les Anglais, les Américains et les Italiens sont particulièrement visés. Le 25, un attentat-suicide à la voiture piégée contre la police de Sayoun (1 mort et 11 blessés) est revendiqué par Jund al-Yemen, affilié à Al-Qaïda.

– Bangalore, la « Silicon Valley » indienne, où 1.500 multinationales se sont implantées, a été la cible de 7 attentats successifs le 25 juillet qui ont fait un mort et 15 blessés. Plusieurs groupes terroristes ont été soupçonnés, à commencer par le Harkat ul-Jihad-Islami (HuJI) bangladeshi, qui a commis plusieurs attaques dans le sud de l’Inde en 2007, dont celle de Hyderabad, le 25 août (44 morts). Le groupe islamiste pakistanais Lashkar-e-Toiba (LeT) fait également partie des suspects.

– Les hommes du groupe de l’islamiste algérien Safé Bourada seront jugés à partir du 16 octobre pour « financement du terrorisme », « d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « extorsion de fonds en relation avec une entreprise terroriste. » Bourada a déjà été condamné en 1998 à 10 ans de prison pour avoir fait partie d’une cellule ayant apporté un soutien logistique au Groupe islamique armé (GIA) algérien en 1995, lors de la vague d’attentat qui avait frappé la France à cette époque (10 morts). Libéré en 2003, il avait de nouveau été interpellé en septembre 2005, sur la foi de renseignements donnés par l’islamiste algérien Mohamed Benyamina, également arrêté la même année. Les huits membres de la cellule de Safé Bourada auraient été liés au GSPC (aujourd’hui Al-Qaïda au Maghreb islamique) et préparaient des attentats contre le métro parisien et l’aéroport d’Orly.

– La capitale économique de l’Etat indien du Gujarat, Ahmedabad, a été la cible de 16 explosions qui se sont produites à l’heure de pointe, le 26 juillet, dans les quartiers de Bapunagar, de Juhaapura, de Maninagar, de Narol, d’Ishapur, de Raipur, de Sarangpur, de Saraspur et de Sarkhej. Près de 50 personnes ont été tuées et 200 autres blessées. Comme pour celui de Jaipur du 13 mai dernier, les attentats ont été réalisés avec des vélos piégés et revendiqués par les « Moudjahidines indiens », en représaille des troubles antumusulmans de mars 2002 du Gujarat (250 morts). Selon la police indienne, ce groupe rassemblerait des militants du Mouvement des étudiants musulmans d’Inde (SIMI), de l’Harkat ul-Jihad-e-Islami (HuJI) et du Lashkar-e-Toiba (LeT). Par ailleurs, plusieurs suspects ont été arrêtés au lendemain des attentats.

– Un double attentat a fait 17 morts et plus de 150 blessés, le 27 juillet, à Istanbul. La seconde bombe, placée dans une poubelle, a explosé une dizaine de minutes après la première. Neuf personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête, qui privilégie la piste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

– Le New York Times a publié, le 1er juillet, les propos du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, Abdelmalek Droukdel, qui avait consenti à répondre à quelques questions des journalistes du grand quotidien américain. Ainsi, on apprend que de « nombreux » combattants de l’AQMI sont originaires de pays d’Afrique du Nord et subsaharienne, voire d’Europe. Droukdel a également menacé les intérêts américains. « Tout le monde doit savoir que nous n’hésitons pas à frapper les Etats-Unis quand nous le pouvons et où nous le pouvons, où que ce soit dans le monde » a-t-il déclaré. Cependant, l’AQMI a subi quelques revers en juillet. Le 7, un de ses militants a été abattu par les forces de sécurités algériennes à Boudouaou (wilaya de Bourmedès). Le 18, les Etats-Unis ont fait savoir que les avoirs de 4 responsables du groupe terroriste (Salah Gasmi, Yahia Djouadi, Ahmed Deghedegh et de Abid Hammadou) avaient été gelés. Le 21, l’armée algérienne aurait abattu 8 membres de l’AQMI dans les monts de Sidi Daoud et détruit des caches d’armes et de nourritures. Le 28, à Boumerdès, la police a interpellé deux terroristes qui « préparaient des attentats spectaculaires à Alger et Boumerdes. » Cependant, le 29, il semblerait que l’AQMI ait utilisé des engins explosifs improvisés pour commettre un attentat contre un convoi militaire aux environ de Lakhdaria (1 mort et 7 blessés).

– Le Tribunal de première instance de Tunis a reconnu coupables cinq islamistes poursuivis pour avoir fomenter un attentat contre le président Zine El Abidine Ben Ali. Souhail Guerdah, de la Sûreté nationale, ainsi que Hicham Barrak, professeur d’éducation physique, ont écopé de la peine la plus lourde, à savoir 9 ans de prison. Hedhili Djaït, commerçant, a été condamné à 8 ans. Enfin, Faouzi Ayachi Alimi et Sami Belhaj Aïssa, directeur adjoint de la prison de Borj El Amri, devront faire 4 ans de prison.

– Le 30 juillet, le libyen Mohammed Hassan, alias Abou Yahya al-Libbi, un commandant d’Al-Qaïda, est apparu sur une vidéo diffusée sur plusieurs forum islamistes pour menacer de mort le roi Abdallah d’Arabie Saoudite pour son action visant à améliorer la « coopération » entre l’islam et les autres religions. « Assimiler l’islam aux autres religions est une trahison de l’islam » a-t-il affirmé.

– Un bus scolaire a été attaqué, le 8 juillet, par des séparatistes islamistes, dans le district de Nong Chik (province de Pattani) en Thaïlande. Trois élèves bouddhistes ainsi que deux paramilitaires y ont perdu la vie. Le 17, deux hommes se présentant comme des responsables de la rébellion islamiste ont proclamé un cessez-le-feu unilatéral qui a été reçu avec scepticisme par les autorités thaïlandaises, en raison de la multiplicité de groupes d’insurgés, dont certains dépendent de la Jemaah Islamiah qui sévit en Indonésie. Le 31, un professeur bouddhiste a été abattu vraisemblablement par des islamistes pendant qu’une moto piégée explosait dans la province Narathiwat, blessant 2 policiers et 16 civils. Depuis le début de l’insurrection islamiste dans le sud du pays en 2004, plus de 3.000 personnes ont été tuées.

– Le consulat pakistanais de Herat, à l’est de l’Afghanistan, a été, le 31 juillet, la cible d’un attentat commis avec une bicyclette piégée. Un policier et une femme ont été blessés.

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