La guerre d’Indochine oubliée

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a accordé un entretien au Figaro en guise de riposte à la charge du groupe Surcouf, composé par des officiers de haut-rang, contre les conclusions du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale présentées le 17 juin par le président Sarkozy. Visiblement, le scepticisme affiché par ces militaires dans une tribune également publié par le Figaro a agacé M. Morin.

« Il existe un devoir de réserve. Chacun doit avoir la loyauté de mettre en oeuvre les décisions prises par le pouvoir élu par le peuple, car nous sommes en République » a-t-il ainsi lancé.

Effectivement, si les précédentes lois de programmation militaire avaient été appliquées tel qu’il avait été initialement prévu par le Parlement, il est fort probable que la situation des armées françaises, tant au niveau de ses équipements que celui de la condition militaire, ne serait pas celle que l’on connaît aujourd’hui.

Pour convaincre les plus sceptiques, M. Morin a déclaré que « nous n’avons jamais déployé 30.000 hommes hors de France depuis la Seconde Guerre Mondiale. » Sauf que le ministre de la Défense a oublié la présence militaire française sur le sol de l’Etat du Viêt-Nam de l’empereur Bao-Daï, c’est à dire ce que les manuels d’histoires appellent  la guerre d’Indochine.

En 1950, c’est à dire l’année de l’évacuation de Cao Bang et du « drame » de la RC4, le Corps expéditionnaire français en extrême Orient est composé par 48.000 militaires venant de la métropole,  20.000 légionnaires, également 20.000 soldats originaires de l’Afrique du Nord et de l’Union française et cela, sans compter les unités de l’armée de l’Air et de la Marine nationale.

Au total, ce sont près de 47.000 soldats français qui ont été tués lors de cette guerre, dans l’indifférence presque quasi-générale en France. Alors, il serait injuste de les oublier une nouvelle fois.

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