Afghanistan : le bataillon français sera déployé dans la province de Kapisa

Le bataillon français, dont l’envoi en Afghanistan avait été annoncé par le président Sarkozy lors du sommet de l’Otan de Bucarest du 2 avril dernier, sera déployé dans la province de Kapisa (Kâpissâ), située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kaboul. Ce choix est conforme à la volonté de l’état-major qui souhaitait un déploiement de ces renforts dans une région voisine de la capitale aghane pour des raisons liès à la continuité logistique avec les autres éléments français présents dans le pays.

La capitale de la province de Kapisa est Mahmud-e-Eraqi (Mahmoud-é-Râqi). C’est aussi une région qui s’étend sur 1.842 km2 et qui compte 360.000 habitants, d’origine pachtoune au sud et tadjik au nord. Elle est divisée en sept districts : Alasay, Hesa Duwum Kohistan, Koh Band, Kohistan Hesa Awal, Mahmud Raqi, Nijrab et Tagab.

Cette province n’est pas un territoire inconnu pour les militaires français puisqu’une quinzaine d’entre eux sont intégrés au sein des 3e et 4e compagnies d’appui du 1er bataillon de l’armée nationale afghane (kandak) au titre du dispositif OMLT (Operationnel Mentoring Liaison Team). Ce secteur est placé sous la responsabilité de l’armée américaine qui va par ailleurs profiter de l’arrivée des renforts français pour redéployer une partie de ses effectifs dans le sud du pays.

Si la violences y est moins intense que dans la région de Kandahar, il n’en demeure pas moins que cette zone reste dangereuse et que les incidents y sont presques quotidiens. Trois groupes de combattants y sont présents : les talibans, les militants du parti Hezb-e-Islami de Gulbuddin Kekmatyar et dans une autre mesure, les criminels et autres trafiquants. Le sud de la province a d’ailleurs été le théâtre récemment de bombardements aériens.

Les engins explosifs improvisés, les embuscades, les tirs à l’arme légère et voire même les kamikazes seront les principales menaces auxquelles les militaires français devront faire face.

Normalement, le déploiement des unités françaises devrait être terminé au mois d’août. Le contingent le plus important du bataillon sera fourni par le 8e Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (RPIMa) de Castres. Le 1er Régiment Etranger de Cavalerie (REC) d’Orange y enverra un peloton de char AMX-10 RC, qui sera rejoint par une section de mortiers de 120 du 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste de Tarbes.

Outre ce bataillon de 700 hommes, le dispositif français en Afghanistan, fort actuellement de 1.600 hommes basés notamment à Kaboul et à Kandahar, sera complété par une cinquième équipe OMLT qui rejoindra la province d’Oruzgan, dans le centre-sud du pays, où les talibans sont particulièrement actifs. Enfin, le commandement de la région de Kaboul reviendra à la France dès cet été.

Voir : Un reportage de la chaîne Al-Jazeera, au sujet des talibans de la province de Kapisa, tourné en septembre 2007

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