Chavez réforme ses services secrets
Le président vénézuélien Hugo Chavez, le chef de file de la gauche que l’on pourrait qualifier de radicale en Amérique latine, n’entretient pas de bonnes relations avec les Etats-Unis – et même son voisin colombien – et préfére s’allier au régime cubain quand il ne fait pas des yeux doux à l’Iran des mollahs.
C’est donc pour « faire face à l’ingérence des Etats-Unis », le ministre de l’Intérieur du Vénézuéla, Rodriguez Chaclin, a annoncé le 29 mai dernier une profonde réforme des services de renseignement du pays, comme par exemple la Direccion de los Servicios de Inteligencia y Prevencion (DISIP), dont la création remonte à 1958 et dont les agissements ont appelé plusieurs fois l’attention des ONG Amnesty International et d’Human Rights Watch.
Ainsi, il est question de supprimer les actuelles directions des services secrets appartenant soit à la police, soit à l’armée pour en créer de nouveaux. Selon M. Rodriguez, le fonctionnement de ces organismes « obéissait à la vision capitaliste » de l’époque à laquelle ils ont été mis en place, c’est à dire dans les années 1960.
En outre, les futurs agents de renseignement devront justifier leur « engagement idéologique » ainsi que leur formation. « L’espionnage et le contre-espionnage sont des tâches qui doivent être accomplies par des personnes ayant un haut niveau de formation, aussi bien dans leur engagement idéologique que leur parcours académique », a justifié le ministre de l’Intérieur.
Il semblerait surtout que le mot « purge » serait sans doute plus approprié que celui de « réforme » ou même « refonte » des services secrets.