Inapte au vol depuis près de quarante ans
Le 2 septembre 2006, un avion de reconnaissance Nimrod du 120th Squadron de la Royal Air Force s’écrasait dans la région de Kandahar, au sud de l’Afghanistan, alors qu’il s’apprêtait à atterrir après avoir effectué une mission secrète. Les 12 membres de l’équipage, ainsi que deux autres militaires britanniques, avaient été tués dans cet accident qui a fait l’objet d’une enquête menée par le juge Andrew Walker.
La conclusion de ses investigations, récemment présentée au ministère de la Défense britannique, est sans nuance. « Les Nimrod n’ont jamais été aptes au vol » a-t-il ainsi déclaré, avant de recommander l’immobilisation de tous les appareils actuellement en service.
Le juge s’appuie notamment sur des témoignages faisant état de problèmes concernant les réservoirs de carburant de l’avion, surtout pendant les phases de ravitaillement en vol. Un responsable de BAE System, le concepteur du Nimrod, a même laissé entendre que le patrouilleur n’aurait même jamais dû obtenir sa certification au moment de son entrée en service en 1969.
Cependant, les Nimrod ne seront pas suspendus de vol malgré qu’ils n’aient pas atteint « le niveau minimum de sécurité » qu’a évoqué le juge Walker. « Le Nimrod sauve des vies sur les théâtres d’opérations tous les jours. S’il n’était pas sûr, nous ne le ferions pas voler » a répondu le secrétaitre d’Etat à la Défense, Bob Ainsworth, dans un communiqué.
Le Nimrod « est sûr avec les mersures que nous avons prises et c’est pourquoi la flotte ne sera pas immobilisée » a encore ajouté M. Ainsworth qui a par ailleurs indiqué qu’une enquête indépendante portant sur la fiabilité de l’appareil avait été lancée.
Deux versions de ce quadrimoteur sont actuellement alignées par la Royal Air Force : les Nimrod MR2 équipent les unités basées à Kinloss (Ecosse) et le Nimrod R1 celles stationnées à Waddington (Angleterre).
