Séance de rattrapage : l’ennemi intime

Réaliser un film de guerre n’est pas un exercice facile, surtout si le sujet porte sur la guerre d’Algérie dont les blessures qu’elle a laissées des deux côtés de la Mediterranée saignent encore chez ceux qui l’ont vécue. Les bons films de guerre sont rares car le plus souvent, ils servent une propagande peu ou prou inavouée ou alors ils sombrent dans la caricature. Inutile d’évoquer la plupart de ceux produits à Hollywood, rendus peu crédibles par leur sentimentalisme mélangé à des scènes de combat, ce qui ferait presque oublier que la guerre est une chose sérieuse.

Le film de Florent Emilio Siri, « L’ennemi intime » évite tous ces pièges. Des exactions du FLN à la torture pratiquée par certains éléments de l’armée française pour obtenir du « renseignement », à la pression exercée sur les villageois par les indépendantistes algériens à l’usage du napalm (alors officiellement appelé le « bidon ») par les Français, le cinéaste n’occulte rien.

L’Ennemi intime raconte l’histoire d’un jeune lieutenant idéaliste (Benoît Magimel) affecté à un poste situé dans les hautes montagnes kabyles. Il y rencontre le sergent Dougnac (Albert Dupontel) qui est déjà un vieux baroudeur. Ce duo fait penser à celui interprété par Jacques Perrin et Bruno Cremer dans la 317e Section, le remarquable film de Pierre Schoendoerffer. Cependant, les dures réalites de cette guerre qui n’avoue pas son nom vont finir par avoir raison de l’idéalisme du jeune officier…

Pour ceux et celles qui n’auraient pas eu l’occasion de le voir en salle au moment de sa sortie, ce film vient de sortir en DVD.

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