Exercice de sécurité nucléaire sur la base de l’Ile-Longue

La base navale de l’Ile-Longue (Finistère) accueille les trois (bientôt quatre) sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), essentiels à la dissuasion nucléaire française. Sachant que les SNLE emportent 16 missiles avec 6 têtes nucléaires chacun, l’endroit est hautement sensible. Et cela, c’est encore sans compter sur le réacteur nucléaire qui propulse les submersibles.

Tous les ans, un exercice de sécurité nucléaire est organisé en alternance sur l’une des trois bases de la Marine nationale (Cherbourg, Toulon et Brest) par le ministère de la Défense et celui de l’Intérieur afin de « tester le fonctionnement de la chaîne de décision des pouvoirs publics, des cellules de crise locales et nationales. »

Celui de cette année, baptisé « Ilo 2008 », s’est donc déroulé à la fin du mois d’avril à la base de l’Ile-Longue. Le scénario catastrophe mettait en scène l’incendie d’un camion transportant une tête nucléaire dans la zone « rouge », c’est à dire là où sont assemblés les modules des missiles M-45 avant d’être embarqués à bord des SNLE. La simulation prévoyait ensuite une fuite de 50 grammes de plutonium dans l’atmosphère, portés par un vent d’est vers les zones de Crozon et du Fret. Pour corser le tout, une agence de communication était invitée à « simuler une pression médiatique » sur les services chargés de gérer la situation.

Sachant que le plutonium est un métal lourd et que ces particules retombent vite sur le sol en cas de dispersion, que le gazoil d’un camion ne prend pas feu et qu’un conteneur protégeant une tête nucléaire peut résister à une chute d’une dizaine de mètres, ce scénario est « hautement improbable » pour reprendre les termes utilisés par la Marine nationale.

Cet exercice vise avant tout à mettre à l’épreuve les procédures d’intervention entre tous les acteurs (Marine, préfecture, sécurité civile, etc…) qui pourraient être amenés à gérer une telle situation, tant au niveau local que national. Depuis 40 ans, fort heureusement, aucun personnel de la base de l’Ile-Longue n’a d’ailleurs été irradié.

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