Sous le signe du commandant Kieffer

Le commando Kieffer débarque sur Sword Beach, en Normandie 

Le Commando Kieffer débarque à Sword Beach, le 6 juin 1944

Il est 7 heures 31, ce mardi 6 juin 1944, quand les 177 hommes du commando Kieffer débarquent les premiers sur « Sword Beach », près de Ouistreham en Normandie. A peine le sol de France retrouvé, ils se lancent à l’assaut d’une pièce d’artillerie de 50 mm puis de l’ancien casino de Riva-Bella.

Accompagnés par les soldats britanniques de la 1st Special Brigade, ils parviennent à réaliser la jonction avec les parachutistes de la 6th Airborne au pont Pegasus aux environs de midi.

Au soir de cette journée, les marins français ont atteint Amfreville-le-Plein, l’objectif qui leur était assigné. Le commando Kieffer – officiellement le 1er BFMC – compte 31 blessés et 8 morts, dont le lieutenant Hubert dont un commando marine portera le nom par la suite.

Déployés sur la ligne Amfreville-La Hauger du 6 juin au 26 juillet, ils opposent une résistance héroïque à l’armée allemande, repoussant même, le 10 juin, une attaque de chars. Le 24 août, ils libérent Pont-L’Evêque, après s’être battus avec acharnement les semaines précédentes, toujours aux côtés de la 1st Special Service Brigade.

A la fin de la bataille de Normandie, il ne reste plus que 40 hommes sur les 177 qui avaient initialement débarqué à Sword Beach. Près de 32 blessés ont retrouvé leurs camarades après avoir reçu des soins.

C’est donc pour rendre hommage à ces hommes et à leur chef, le capitaine de corvette Philippe Kieffer, que le président Nicolas Sarkozy a voulu célébrer la victoire du 8 mai 1945 à Ouistreham, là même où cette seule unité française régulière débarqua en ce 6 juin 1944 – les SAS français ayant été les premiers soldats de l’opération Overlord à être parachutés en Bretagne la veille.

Pour Nicolas Sarkozy, les hommes du commando Kieffer « n’avaient pas seulement risqué leur vie pour libérer la France mais s’étaient battus pour la liberté humaine (…). Ces premiers libérateurs furent de tous les combats de la Libération de la Normandie (…). Ce qui s’est décidé, des plages de Normandie aux faubourgs de Berlin (…), c’est le combat victorieux de ce qu’il y a de plus grand dans l’Homme contre ce qu’il y avait de pire (…) ».

« En nous souvenant de ce que nous leur devons, nous nous souvenons aussi de ce que nous devons à tous ceux qui, comme eux, ont sauvé l’honneur de la France et lui ont permis d’être présente au jour de la victoire : combattants des maquis assiégés par les divisions allemandes, soldats de l’ombre pourchassés par la Gestapo » a déclaré M. Sarkozy.

« Si les nations ont une âme, ils sont sauvé l’âme de la France » a-t-il ajouté aprés avoir rappelé qu’ « à côté des bourreaux et des assassins, il y eut beaucoup de Français qui incarnèrent les plus belles valeurs de le France. »

« La vraie France, la France éternelle, elle avait avant tout la voix du général de Gaulle, (…) elle avait le courage de Jean Moulin (…), le visage lumineux de Germaine Tillion, de Lucie Aubrac, d’Honoré d’Estienne d’Orves, de Tom Morel, du commandant Kieffer » a-t-il poursuivi en évoquant quelques unes des grandes figures de la Résistance.

Après cet hommage, le président Sarkozy a remis au chef d’ALFUSCO, le contre-amiral Marin Gillier, le fanion du nouveau commando marine dont Zone Militaire avait annoncé la création en février dernier.

Cette unité, qui portera le nom du commandant Kieffer, comptera initialement une trentaine d’hommes spécialisés dans la recherche d’explosifs à l’aide de chiens, la guerre électronique, le pilotage de drones, le déminage ou encore le combat dans un environnement NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique).

Elle rejoindra ainsi les commandos Hubert (action sous-marine), de Penfentenyo (reconnaissance), Jaubert et Trepel (assaut) et Monfort (appui et destruction à distance).

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