Une ONG confirme les trafics d’organes au Kosovo

L’ancien procureur général du Tribunal pérnal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye, Carla Del Ponte, avait révélé, lors de la publication de son livre « La chasse : moi et les criminels de guerre » que des combattants albanophones de l’UCK s’étaient livrés à un trafic d’organes prélevés sur des prisonniers serbes. Mme Del Ponte avait impliqué l’actuel Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaci.

Après l’entrée des forces de l’Otan dans l’ancienne province serbe, des Albanais du Kosovo auraient transporté par camions entre 100 à 300 civils serbes vers une maison située près de Burrel, à 90 km au nord de Tirana, la capitale de l’Albanie. Ce serait dans ce lieu que, selon Mme Del Ponte, des médecins auraient prélevé des organes sur les prisonniers.

Ces graves accusations viennent d’être confirmées par Human Rights Watch qui a d’ailleurs demandé l’ouverture d’une enquête aux gouvernements kosovar et albanais. L’ONG se serait procurée des documents et des renseignements indépendants recoupant les informations de l’ancien procureur général du TPIY sur ces exactions commises après la guerre du Kosovo.

« Des allégations sérieuses et crédibles sont apparues à propos d’exactions horribles au Kosovo et en Albanie après la guerre », a déclaré Fred Abrahams, un chercheur qui a mené des investigations pour le compte de Human Watch Right sur ce dossier. Un rapport de l’ONU fait état de la découverte de matériels médicaux et de traces de sang à proximité de la maison où auraient eu lieu les prélévements d’organes. Seulement, les enquêteurs des Nations unies ont considéré que cela ne pouvait pas constituer des preuves suffisantes pour aller dans le sens des accusations de l’ONG et de Mme Del Ponte.

Selon Fred Abrahams, « les preuves trouvées près de Burrel donnent clairement du poids' » aux allégations de trafic d’organes. En revanche, aussi bien pour le ministre de a Justice du Kosovo, Nekibe Kelmendi, que pour le ministre des Affaires étragères albanais, Lulzim Basha, ces accusations de seraient que des « inventions. »

Neuf ans après la fin de la guerre du Kosovo, des centaines de Serbes et d’albanophones sont toujours portés disparus.

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