La Chine construit une nouvelle base navale

Des sources militaires asiatiques l’avaient pressenti depuis 2002. La revue spécialisée dans les affaires de défense Janes vient de le confirmer en étudiant des clichés satellite de la société DigitalGlobe : la Chine est en train de contruire, dans la plus grande discrétion, une base sous-marine près de Sanya, sur l’île de Hainan, situé dans le sud-est du pays.

Selon Janes, la base de Sanya (aussi appelée Yulin) se composerait d’un port ainsi que des tunnels et des cavernes assez grands pour abriter un, voire deux porte-avions ou des navires de projection de force. Des systèmes de démagnétisation seraient vraisemblablement installés, afin de protéger les sorties des sous-marins des détections au sonar.

Les installations devraient accueillir des SNLE Jin, de type 094, qui devraient être équipés des nouveaux missiles Ju-Lang-2 d’une portée de 8 000 kilomètres. Cinq sous-marins de ce type seront opérationnel en 2010, si l’on en croit les estimations du Pentagone.

Outre la construction de la base de Sanya, la Chine aurait dans le même temps renforcé son dispositif militaire dans les îles Paracel et Spratleys. Ces dernières, qui font d’ailleurs l’objet d’une dispute territoriale entre Pékin, le Vietnam, Taïwan, de la Malaisie et les Philippines, sont situées sur la route maritime qui relie le Japon à la Chine.

Cette présence militaire chinoise plus affirmée dans cette zone vise à contrôler la mer de Chine et ses voies de communication maritimes, par où transitent une grande partie des matières premières et du pétrole dont Pékin est de plus en plus dépendant. L’autre intérêt de la base de Sanya serait de contester, à terme, la prédominance navale américaine dans la région, avec à la clé, l’objectif d’éviter une intervention des Etats-Unis en cas d’une éventuelle attaque de Taïwan.

Si les installations militaires de Sanya doivent permettre la protection de la flotte nucléaire chinoise ou la possibilité de déployer rapidement une force navale de surface, alors les pays de la région peuvent être inquiets. Par exemple, la lutte pour la souveraineté sur les Îles Spratleys, riches en pétrole, pourrait trouver un dénouement plus rapide que prévu.

Cela étant, la flotte de SNLE chinois, même si elle est appelée à s’agrandir, ne compterait qu’un seul sous-marin 406 Changzheng Type 092, dérivé d’un Delta III russe. Et l’on ne sait toujours pas où Pékin en est de sa capacité à tirer des missiles balistiques en plongée, une technique loin d’être évidente à maîtriser.

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