Les premiers PVP sont arrivés
Le retour d’expérience des dernières opex, et plus particulièrement celles concernant l’ex-Yougoslavie, a mis en évidence le manque patent de protection des véhicules de liaison et de commandement face à la menace des snipers.
Afin d’améliorer la protection des militaires engagés dans des zones dangereuses et instables, le ministère de la Défense a lancé le programme « Petits véhicules protégés » (PVP) en 2001, censé, à terme, remplacer les « P-4 ». Le marché a été notifié en septembre 2004 à la société Auverland, avant que cette dernière ne rachète au groupe Peugeot SA, quelques mois plus tard, son concurrent Panhard General Defense. C’est d’ailleurs sous ce nom que seront commercialisés les PVP.
Les caisses et châssis des PVP sont ainsi fabriqués à Saint-Germain-Laval (42) tandis que leur assemblage revient au site de Marolles-en-Hurepoix (91). Les PVP sont pourvus de l’ABS, de l’ESP (ou contrôle électronique de stabilité), de la climatisation, d’une boîte automatique à vitesses, et d’un variateur de pression de gonflage des pneumatiques pouvant être actionné de l’ntérieur. Les vitres du véhicule ont une épaisseur de 6.6 cm et son blindage est un assemblage de plusieurs matériaux (céramique, métaux).
Le PVP est bien évidemment tout terrain. Avec sa masse à vide de 3870 kg, il peut être aérotransportable et par conséquent embarqué à bord des C-130 Hercule et C-160 Transall (en attendant l’A-400 M…). Il est également héliportable sous élingue. Côté motorisation, le véhicule dispose d’un moteur 4 cylindres en ligne fabriqué par Iveco, ce qui lui donne une puissance de 160 CV, ce qui lui permet de tracter une remorque de 750 kg, en plus de sa charge utile qui est aussi de 750 kg. Sa vitesse maximale est d’environ 120 km/h et son autonomie de 800 km.
Selon la nature des missions, le PVP peut embarquer de 3 à 4 hommes. Pour sa protection, il est possible de monter une mitrailleuse de 7,62 mm sur un support spécialement prévu à cet effet.
Le véhicule se décline en deux versions : « rang » pour les unités d’appui et de soutien et « commandment ». Le contrat passé auprès du constructeur porte sur la livraison de 933 PVP pour un montant 150 millions d’euros. Or, il en aurait fallu au moins 1.500 au total pour couvrir tous les besoins.
En tous les cas, l’Armée de Terre vient de recevoir ses 30 premiers PVP, provenant d’une première commande de 314 véhicules, soit moins de quatre ans après la notification du contrat.