Mythomanie militaire

Il n’est pas le premier mais il ne sera pas le dernier non plus. Prétendre être ce que l’on n’est pas et que l’on ne sera sans doute jamais afin de jouir d’avantages, à défaut de considération, que l’on ne mérite pas est une attitude propre aux mythomanes. Le trimestriel « La médaille militaire » rappelait d’ailleurs dans les colonnes de son numéro du mois de mars les risques encourus en cas de port illégal de décorations.Richard Dean Anderson, le colonel

Le cas d’un jeune agent de sécurité âgé de 22 ans, arrêté en novembre dernier à Orléans et qui sera jugé en mai prochain à Dinan, relève d’une toute autre catégorie dans la mesure où il s’est fait passer pour un officier de gendarmerie afin de louer à un bon prix une Pontiac Firebird.

« Il a menacé le loueur par courriel en lui expliquant que s’il ne louait pas la Pontiac, il allait avoir de sérieux problèmes avec la gendarmerie. Pour impresionner, il a même imprimé une fausse carte de gendarme. Et ça, c’est strictement interdit », a indiqué Eric Brouillard, le procureur de Dinan, dont les propos ont été cités par le quotidien Ouest France.

Mais notre homme ne s’est pas arrêté là. Tant qu’à faire, il s’était même fabriqué une carte d’agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ainsi que, plus fort encore, une pièce d’identité au nom du colonel Jack O’Neill avec l’insigne des forces spéciales de l’US Air Force. Pour ceux qui l’ignoreraient, le colonel O’Neill est un personnage de la série télévisée « Stargate », interprété par Richard Dean Anderson, rendu célébre pour son rôle de « McGyver » dans les années 1980.

Pour fabriquer ses faux papiers, le jeune homme se servait de ses anciens documents militaires, datant de l’époque où il avait servi dans l’armée de l’air d’avril 2006 à avril 2007, et d’une de ses photos le représentant en uniforme.

Les gendarmes de Matignon (Côtes d’Armor) ont trouvé dans son ordinateur d’autres faux documents administratifs, soi-disant « secret-défense », et des papiers estampillés « AAF », pour Armée de l’Air Française, alors que cet acronyme n’est jamais utilisé.

En revanche, ce qui est nettement plus embarrassant, c’est que le disque dur de son ordinateur contenait des photographies et des vidéos de la base où il avait été affecté. Or, il est strictement interdit de filmer ou de prendre des clichés d’installations militaires sans en avoir reçu au préalable l’autorisation.

Le pseudo officier de gendarmerie a indiqué lors de son audition que ses faux papiers militaires lui servaient à « entrer plus facilement en boîte de nuit ». Sauf que la « production de faux documents administratifs » pourrait le faire entrer plus facilement encore en prison, et ce, pour au maximum de cinq ans. Mais ce sera au tribunal correctionnel de Dinan d’en décider.

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