Al-Qaïda fustige les Nations unies
En décembre dernier, As Sahab, l’officine médiatique d’Al Qaïda, avait invité les internautes à poser des questions, via des sites islamistes, à Ayman Al-Zawahiri, le numéro deux égyptien de l’organisation terroriste.
Ce dernier a donc livré ses réponses dans un enregistrement audio d’une durée d’une heure et demie et que la société américaine IntelCenter, spécialisée dans la veille de l’activisme islamique sur Internet, a rendu public la semaine dernière.
Concernant l’état de santé d’Oussama Ben Laden, au sujet duquel subsistent des interrogations, Zawahiri s’est montré rassurant. Le chef d’Al-Qaïda se « porte bien » selon lui.
Répondant aux critiques suscitées par les méthodes d’Al Qaïda, récusées par Sayed Imam Al-Cherif, le fondateur et l’idéologue du Djihad islamique égyptien, Zawahiri a balayé l’accusation selon laquelle son organisation agirait sans discernement. « Nous n’avons pas tué d’innocent, ni à Bagdad, ni au Maroc, ni en Algérie, ni ailleurs » a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « s’il y a eu des innocents tués au cours d’opérations menéees par des moujahidines, c’était soit par erreur, soit par nécessité. »
Outre cette réthorique habituelle propre aux islamistes radicaux que l’on pourrait résumer par « tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens », Zawahiri s’est livré à une critique virulente des Nations unies, qu’il accuse d’avoir « codifié et légitimé l’instauration d’un Etat d’Israël et l’approbation des terres des musulmans. »
A une question portant sur l’attentat revendiqué par Al Qaïda au Maghreb islamique et qui avait visé les locaux de l’ONU à Alger le 11 décembre 2007, l’égyptien a déclaré que les 11 personnes qui y avaient été tuées faisaient partie « des croisés infidèles et des troupes gouvernementales qui les défendent. »
Pour le dirigeant d’Al Qaïda, qui ne doit pas connaître le sens du mot « tolérance », l’ONU est « l’ennemie de l’Islam et des musulmans » car, selon lui, elle prendrait systématiquement parti contre eux en considérant « la Tchétchénie comme une entité inséparable des croisés russes » et « Mellila (une île appartenant à l’Espagne revendiquée par le Maroc) comme une entité inséparable des croisés espagnols. » Zawahiri reproche également à l’ONU de soutenir la présence de « croisés » en Afghanistan et en Irak et d’avoir approuvé l’indépendance du Timor Oriental par rapport à l’Indonésie musulmane.
Le sécrétaire général des Nations unies, le Coréen Ban Ki-moon, a réagi aux propos de Zawahiri en les qualifiant de « totalement faux et inacceptable. »