Otan : l’Ukraine et la Géorgie devront encore attendre

Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Otan ont donné leur feu vert, lors du sommet de l’organisation à Bucarest, à la Croatie et à l’Albanie de commencer les négociations pour adhérer à l’Alliance. Les deux pays devraient ainsi officiellement membres de l’Otan d’ici à deux ans, après que leur Parlement ait ratifié leur adhésion.

Auparavant, la Croatie et l’Albanie avaient intégré le « Plan d’action en vue de l’adhésion » (MAP), tout comme la Macédoine. Or, Skopje s’est vu opposer un veto de la part de la Grèce et ne pourra pas, pour l’instant, aller plus loin dans le processus d’adhésion à l’Otan. Le refus d’Athènes s’explique par son opposition à voir entrer dans l’Alliance un pays portant le même nom qu’une de ses provinces septentrionale. Toutefois, les dirigeants de l’Otan ont assuré à la Macédoine qu’elle pourra intégrer l’organisation une fois qu’une solution à ce problème de nom sera trouvée.

L’Ukraine et la Géorgie, deux pays souhaitant devenir membre de l’Alliance, n’ont pas obtenu le statut de membre du MAP. Leur candidature était soutenue par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et la plupart des pays de l’Europe de l’Est. Le blocage est venu de la France et de l’Allemagne qui ont voulu ainsi ménager Moscou qui refuse de voir ces deux anciennes républiques soviétiques se rapprocher de l’Otan.

Points de passage obligés du gaz et du pétrole russes vers l’Occident, l’Ukraine et la Géorgie font également partie de la sphère d’influence traditionnelle de la Russie qui par ailleurs, ne tient pas spécialement à voir des troupes de l’Otan trop proches de ses frontières.

« Aucun pays ne peut se satisfaire du fait que des membres d’un bloc militaire auquel il n’appartient pas se rapprochent de ses frontières. Nous sommes mécontents de la situation en Ukraine et en Géorgie. Nous estimons que c’est un facteur extrêmement déstabilisant pour la sécurité européenne », avait affirmé Dmitri Medvedev, le prochain président russe, lors d’un entretien accordé le mois dernier au « Financial Times ».

En cas d’approbation de la candidature de la Géorgie et de l’Ukraine à l’Otan, la Russie avait menacé les pays occidentaux d’une crise. Et la question énergétique a dû, par ailleurs, influencer la décision de certains pays européens de ne pas suivre Washington sur l’adhésion des deux anciennes républiques soviétiques.

 Sachant que l’approvisionnement de l’Union européenne en gaz dépend à 41% des importations russes, les pays européens ont d’une certaine manière une marge de manoeuvre limitée avec Moscou qui n’hésite pas à se servir de cette dépendance énergétique pour ses desseins géopolitiques. L’Ukraine, en janvier en 2006, et plus récemment la Biélorussie, en ont fait les frais.

Cependant, tout espoir de rejoindre l’Alliance atlantique n’est pas perdu pour la Géorgie et l’Ukraine. Leur candidature sera de nouveau examinée en décembre prochain. Parlant au nom des membres de l’Otan, le secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, a déclaré à leur sujet que « nous sommes convenus aujourd’hui que ces pays deviendront membres. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]