La Royal Air Force a 90 ans

« Jamais dans le domaine de la guerre, tant d’hommes n’avaient eu une telle dette à l’égard d’un si petit nombre d’individus ». C’est avec ces mots que Winston Churchill rendît hommage aux 3080 pilotes de la Royal Air Force qui venaient de mettre en échec, lors de l’été 1940, l’offensive aérienne de l’Allemagne nazie qui était le prélude à une invasion de l’Angleterre.

Créée le 1er avril 1918 avec la fusion du Royal Flying Corps et du Royal Naval Air Service, la Royal Air Force (RAF) est la première force aérienne au monde à devenir indépendante par rapport à l’armée de terre et à la marine. A titre de comparaison, il faudra attendre 1933 pour que l’armée de l’air française s’émancipe de la tutelle de l’armée de terre et 1947 pour que l’US Air Force en fasse de même.

La Seconde Guerre Mondiale va être l’occasion pour la RAF de gagner ses titres de gloire et d’occuper une place toute particulière dans l’imaginaire collectif. N’oublions pas que des Français ont combattu et se sont illustrés dans ses rangs, tels que René Mouchotte, Pierre Clostermann, Christian Martell, Jean Maridor et tant d’autres encore. Trois unités françaises ont d’ailleurs fait partie de l’ordre de bataille de la RAF : le 340th « Free French » Squadron « Île-de-France », le 341th « Free French » squadron Alsace et le 342th Squadron « Lorraine ».

Evoquer la Royal Air Force fait immanquablement penser aux avions qui ont porté ses couleurs. Vulcain, Tempest, Typhoon, Jaguar, sans oublier le mythique Vickers Supermarine Spitfire, appareil sans lequel, sans doute, les exploits des aviateurs britanniques et alliés n’auraient pas été possibles. Un autre avion légendaire vient également à l’esprit : le Sopwith Camel. Cet avion de chasse, alors en service au moment de la création de la RAF, a été popularisé en son temps par les aventures du personnage de fiction Biggles. Entre juillet 1917 et novembre 1918, pas moins de 1294 victoires aériennes ont été obenues gràce à cet appareil.

Plusieurs personnalités ont servi dans la RAF. Ainsi, T.E. Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie avait abandonné ses galons de colonel gagnés dans les sables du Moyen-Orient pour s’engager en tant que simple soldat dans la Royal Air Force. L’écrivain Arthur C Clark, un des maîtres de la science fiction avec Philip K. Dick et Isaac Asimov, avait travaillé sur les radars de la RAF, lesquels avaient contribué à remporter la « bataille d’Angleterre ». Moins connu, Franck Whittle était un officier de la Royal Air Force. C’est à lui que l’on doit le réacteur, qu’il avait inventé en 1930. L’armée de l’air britannique ne croyant pas à la pertinence de cette invention, le brevet tomba dans le domaine public en 1935.

Enfin, s’il ne fallait distinguer qu’un seul pilote de la RAF au cours de sa longue histoire, ce serait Douglas Bader, tant il incarne les valeurs et l’héroïsme des aviateurs britanniques lors de la Seconde Guerre Mondiale. Bader s’engage dans la RAF en 1928. Après des débuts difficiles – il est classé 18e sur 21 à l’école de l’air de Cranwell – il termine sa formation de pilote à quelques points seulement du major de sa promotion. Sa vie bascule en décembre 1931 lorsqu’il est amputé de ses deux jambes après un accident avec un Bristol Bulldog.

Il se fait poser des prothèses et réussit l’exploit incroyable de marcher sans cannes. Mais cela n’évite pas sa radiation du service de la RAF, qu’il réintégre néanmoins au début de la guerre, en ayant fait joué ses relations. En février 1940, il est affecté au 19e Squdron avant d’être nommé commandant de l’escadrille 222 équipée de Spitfire. En juin 1940, il obtient sa première victoire aérienne au-dessus de Dunkerque en abattant un Messerschmidt 109. Il s’illustre lors de la bataille d’Angleterre où il met au point des tactiques de combat. A l’issue de cette dernière, il se voir remettre la Distinguished Flying Cross (DFC) et le Distinguished Service Order (DSO). Il devient Wing Commander de l’aérodrome de Duxford.

En mars 1941, il a sous sa responsabilité trois escadrilles de Spitfire. Il ajoute également deux nouvelles victoires aériennes à son compteur avant d’être abattu au-dessus de la France. Fait prisonnier par les Allemands, il sera libéré au printemps 1945 par la Iere Armée américaine. C’est lui qui sera le leader du défilé aérien organisé au-dessus de Londres pour fêter la victoire le 15 septembre 1945.

Les Red Arrows et 4 Typhoon au-dessus de Londres pour les 90 ans de la RAF :

Le Sopwith Camel et le Vickers Supermarine Spitfire :

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