Bouclier antimissiles : un accord probable entre Moscou et Washington avant 2009

Le projet américain de bouclier antimissiles n’est pas vu d’un bon oeil du côté de Moscou pour qui ce système représenterait une menace et décrédibiliserait sa force de dissuasion nucléaire. L’actuel président russe, Vladimir Poutine, n’a cessé d’exprimer son mécontentement à ce sujet, allant jusqu’à menacer de pointer les missiles russes vers l’Ouest, comme au temps de la guerre froide. Par ailleurs, d’autres points de frictions entre les deux pays ont jeté un froid dans leurs relations depuis quelques mois.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, et sa collègue du département d’Etat, Condoleeza Rice, se sont donc entretenus avec Vladimir Poutine et celui qui lui succèdera le 7 mai prochain, Dimitri Medvedev, au cours d’une visite officielle qui doit durer deux jours.

Selon Robert Gates, les discussions entre Russes et Américains laissent augurer d’un accord possible sur le bouclier antimissile avant 2009, c’est à dire avant la fin du mandat du président des Etats-Unis, George W Bush. « J’ai été franchement surpris par le ton relativement positif de ces réunions. Reste à voir si cela va mener à une conclusion positive », a-t-il déclaré devant la presse. « Je pense qu’il existait des malentendus du côté russe, que nous avons eus l’occasion de clarifier, d’une manière qui été bien perçue », a estimé M. Gates.

Les Etats-Unis ont en effet proposé au Kremlin d’installer des obervateurs russes sur les bases que le Pentagone est susceptible d’implanter en Pologne et en République tchèque pour les besoins du bouclier antimissiles, censé protéger les pays occidentaux d’une éventuelle menace de la part des « Rogue States », ou Etats-voyous, comme l’Iran ou la Corée du Nord. Pour autant, et de l’aveu même de Mme Rice, les discussions au sujet de ce dossier devraient encore se poursuivre, comme celles qui concernent le traité « Start » de réduction des armes stratégiques qui arrive à expiration à la fin 2009.

Quant aux autres sujets de friction entre Moscou et Washington, M. Poutine les considère « comme définitivement réglés ». Mme Rice a fait valoir que les Etats-Unis et la Russie sont déjà d’accord sur quelques points depuis un certain temps, par exemple sur la lutte contre le terrorisme, la coopération contre le terrorisme nucléaire » et que les deux pays ont « une bonne coopération sur l’Iran et la Corée du Nord ».

Les relations entre la Russie et les Etats-Unis connaissent donc un léger réchauffement. « Nous avons besoin d’être sûrs qu’il existe des fondations solides pour la continuité et le changement dans nos relations bilatérales. Parce qu’il n’y a aucun problème qui ne puisse être résolu sur les Etats-Unis et la Russie coopèrent », a déclaré Condoleezza Rice.

Pour autant, d’autres dossiers importants restent en suspens, comme celui de l’indépendance du Kosovo ou encore celui des rapports difficiles qu’entretient la Russie avec l’Otan.

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