Au moins vingt soldats français blessés au Kosovo

L’évacuation de deux tribunaux qui avaient été investis vendredi dernier par des activistes serbes à Mitrovica, dans le nord du Kosovo, a dégénéré hier en affrontement entre des civils venus soutenir leurs compatriotes et les policiers de la Minuk (la mission des Nations unies) assistés par des militaires de la KFOR, sous commandement de l’Otan.

Les violences ont éclaté lorsque les forces de l’ordre ont repris le contrôle du palais de justice des Nations unies, dès l’aube. La cinquantaine d’occupants n’ont opposé aucune résistance au moment de leur arrestation mais c’est au moment de leur transfert qu’une centaine de manisfestants serbes se sont regroupés autour du tribunal pour venir à leur secours.

Les activistes serbes ont donc attaqué les policiers de la Minuk et les soldats de la Kfor en lançant des pierres et des cocktails molotov et, pour la première fois, en leur tirant dessus avec des armes automatiques. Ils ont ensuite monté des barricades face aux chars de la Kfor et ont incendié des véhicules appartenant à l’ONU et aux militaires.

Près de vingt-sept policiers  de la Minuk ont été blessés lors de ces affrontements. Du côté de la Kfor, on dénombre au moins trente blessés, dont vingt soldats français. Huit d’entre eux ont été évacués vers l’hôpital de campagne de Plana. Leurs jours ne sont pas en danger mais un militaire français a néanmois été gravement touché à la tête par un coktail molotov. Parmis les émeutiers, quatre-vingts ont été également blessés.

La Minuk a reçu l’ordre de se retirer du nord du Kosovo et la mission qu’elle y assurait jusqu’alors revient désormais à la Kfor. L’Otan a réagi à ces violences par la voix de son porte-parole, James Appathurai. « L’Otan répondra fermement afin de garantir la sécurité », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « l’Otan condamne de la manière la plus forte les violences qui se sont produites aujourd’hui (lundi), et qui ont vu les émeutiers gravement violer la loi et la résolution 1244 de l’ONU en utilisant des cocktails molotov, des grenades et peut-être des armes à feu ».

La Serbie a pour sa part dénoncé une « provocation » de la part de l’ONU et la Kfor, qui auraient employé « une force excessive » contre les manifestants.

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