Les sous-marins canadiens sous-employés

Le Canada possède quatre sous-marins achetés au Royaume-Uni en 1998 pour 750 millions de dollars canadiens. Or, selon les informations publiées par le quotiden La Presse, ces submersibles ont navigué 720 jours, soit à peine deux années sur les dix qui se sont écoulées depuis la signature, en juillet 1998, de leur contrat d’achat. Et encore, parmi ces 720 jours, près de 254, seulement, concernent des patrouilles ou des exercices en mer, la différence ayant été consacrée à la formation et au transit entre le Canada et la Grande-Bretagne.

Sur les quatre sous-marins, seuls le NCSM Corner Brook et le NSCM Windsor se partagent les missions en mer, avec respectivement 81 jours entre octobre 2006 et janvier 2008 pour le premier et 173 jours entre juin 2005 et décembre 2006 pour le second. Quant aux deux autres, le NCSM Victoria, pourtant le premier a être entré en service en décembre 2000, et le NCSM Chicoutimi, ils n’ont jamais pris part à des missions régulières.

Actuellement, seul le NCSM Corner Brook est encore opérationnel avant de rejoindre les trois autres submersibles qui sont en cours de réfection et de mise à niveau. Ces travaux pourraient durer au moins 15 ans et coûter près de 1,5 milliard de dollars canadiens.

Les marins canadiens n’ont pas eu de chance avec ces sous-marins. Désarmés par les Britanniques en 1994 sous la désignation « Upholder », leur préparation avant leur mise en service a duré entre 30 et 74 mois. Ils ont d’ailleurs toujours eu des problèmes techniques plus ou moins importants, concernant l’électricité, la qualité de l’air à bord, les infiltrations d’eau ou encore les transmissions.

Le plus connu d’entre eux, le NCSM Chicoutimi, doit sa notoriété à un grave incident survenu le 5 octobre 2004. Lors de son premier voyage en mer, entre Farlane (Ecosse) et sa base située à Halifax, un incendie s’était déclaré à bord pendant une tempête au large de l’Irlande. Un officier, le lieutenant Chris Saunders y avait alors perdu la vie et six marins avaient été gravement brûlés ou intoxiqués.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]