Le président Sarkozy condamne avec fermeté l’usage de la force contre l’Eufor

En rappelant que les militaires de l’Eufor « remplissent une mission de protection humanitaire au profit des populations réfugiées du Darfour et des populations tchadiennes déplacées », le président Nicolas Sarkozy a condamné l’incident de lundi dernier, où un sous-officier des forces spéciales française a trouvé la mort dans l’attaque de son véhicule par un détachement de l’armée soudanaise. Le chef de l’Etat a demandé à Karthoum de « prendre toutes les mesures nécessaires pour que cela de ne se reproduise pas. »

On en sait un peu plus sur les circonstances de cette affaire. Tout d’abord, le corps du soldat qui avait disparu après l’accrochage a été formellement identifié comme étant celui du sergent Polin, du 1er Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa), une unité basée à Bayonne et qui fait partie du Commandement des Opérations spéciales (COS).

Lundi dernier, le sergent Polin et un adjudant, alors en mission de reconnaissance pour le compte de l’Eufor, ont franchi « par inadvertance la frontière entre la république du Tchad et le Soudan », selon le ministre de la Défense, Hervé Morin. Les deux militaires ont donc roulé pendant environ deux kilomètres à l’intérieur du territoire soudanais avant de s’arrêter à un poste de contrôle afin de s’y faire reconnaître. C’est à ce moment que les soldats soudanais en poste à ce chekpoint ont ouvert le feu sur les deux Français sans la moindre sommation.

Le sergent Polin s’effondre et son collègue, légérement touché, parvient à se dissimuler dans la végétation, composée essentiellement « d’herbe à éléphants ». Ayant rencontré un cavalier auquel il a pris le cheval, l’adjudant parvient à rejoindre une patrouille française partie à sa recherche et à celle de son camarade, qui sera porté disparu peu après.

Selon les autorités soudanaises, le corps du sergent aurait été retrouvé à proximité du lieu de l’accrochage. Karthoum conteste par ailleurs la version des faits donnée par Hervé Morin. « Les deux militaires français en mission humanitaire n’avaient à aucun moment fait preuve d’hostilité ou d’agressivité à leur égard (ndlr: les soldats soudanais) », a-t-il déclaré. Pour le gouvernement soudanais, ce serait six militaires français au lieu de deux qui auraient ouvert le feu en premier.

La version que Karthoum avance pour se justifier est néanmoins fort peu probable, les militaires français obéissant à des règles d’engagement strictes. Et l’on ne voit pas la raison pour laquelle des soldats venus pour une mission de paix auraient franchi la frontière pour attaquer un poste de contrôle soudanais.

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