Jackpot pour EADS aux Etats-Unis

Les avions ravitailleurs d’EADS ont le vent en poupe en ce moment. Après l’annonce des Emirats arabes unis de la commande de quelques A-330 MRTT en début de semaine, l’avionneur européen, associé à l’américain Northrop Grumman, vient de remporter l’appel d’offre lancé par le Pentagone pour le remplacement des KC-135 de Boeing, dont la conception remonte aux années 1950.

Le contrat décroché par EADS et Northrop Grumman vise à fournir à l’US Air Force 179 appareils KC-30, dérivés de l’A-330 MRTT (Multi Role Tanker Transport), pour un montant estimé, selon le communiqué de l’avionneur européen, à 40 milliards de dollars US, soit l’équivalent de 80 A-380.

En remportant cet appel d’offre, EADS fait d’une pierre deux coups. Tout d’abord, le consortium européen renforce sa présence aux Etats-Unis en devenant ainsi un des fournisseurs attitrés du Pentagone, sa filiale Eurocopter comptant déjà parmi ses clients l’US Army avec les hélicoptères UH-72 A Lakota et l’US Coast Guard. Ensuite, en ces temps où l’euro fort pénalise les exportations européennes, EADS augmente ainsi ses capacités de production en zone dollar.

La production des cellules des KC-130 et leur assemblage final auront lieu à Mobile, en Alabama. Airbus prévoit d’y investir 600 millions de dollars et d’y assembler aussi les A-330 civil de tranport de frêt. En tout, ce sont 1.300 emplois directs qui sont en jeu, sans compter les milliers d’autres qui en découleront pour cette région.

Selon l’US Air Force, EADS et son partenaire Northrop Grumman « avait clairement la meilleure offre pour le gouvernement » et le général Arthur Lichte, qui est le responsable de la logistique aérienne, ne tarit par d’éloges le KC-30 qui peut emporter « plus de passagers, plus de cargo, plus de carburant » et qui permet « plus de flexibilité. »

Pourtant, lors d’un premier appel d’offres pour le remplacement des 400 avions ravitailleurs de l’US Air Force, le B-767 de Boeing s’était imposé… Avant que des fraudes aient été mises à jour, ainsi que des conflits d’intérêt. L’affaire avait alors poussé à la démission le secrétaire à l’US Air Force de l’époque, conduit en prison deux dirigeants de l’avionneur et au final le contrat avait été dénoncé.

Pour autant, Boeing, qui est déjà le second fournisseur de l’armée américaine après Lookheed-Martin, n’a pas exclu de contester la victoire d’EADS et de Northrop Grumman. Le groupe de Seattle pourrait prendre une décision en ce sens après avoir examiné les détails de l’attribution du contrat. La décision du Pentagone met en tous les cas du plomb dans l’aile du B-767.

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