Prolifération : L’ONU confirme l’existence de transferts technologiques entre la l’Iran et la Corée du Nord, via la Chine

Suite aux essais nucléaires qu’elle a menés en 2006 et en 2009, la Corée du Nord est la cible se sanctions internationales, prises dans le cadre de résolutions votées par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Seulement, si l’on en croit les informations contenues dans un rapport rédigé par un groupe d’experts à l’intention du Conseil de sécurité et révélées par l’agence de presse Reuters le 14 mai, ces sanctions auraient été contournées.

« On soupçonne que des éléments frappés d’interdiction et liés aux missiles balistiques ont fait l’objet de transferts entre la Corée du Nord et la République islamique d’Iran, par des vols réguliers d’Air Koryo et d’Iran Air » indique le document, qui est par ailleurs supposé être confidentiel.

« Pour les livraisons telles que les armes et les matérieuls apparentés, dont le caractère illicite apparaît à toute inspection physique rapide, la Corée (du Nord) semble avoir une prédilection pour les avions-cargos » souligne le rapport, qui précise aussi que les cargaisons interdites sont passées via « un pays tiers voisin », qui n’a pas été nommé. Mais selon Reuters, qui s’appuie sur des confidences faites par des diplomates, il s’agirait de la Chine, allié du régime nord-coréen et désormais premier partenaire commercial de l’Iran.

Bien évidemment, Téhéran a démenti les informations contenues dans ce rapport et a parlé de « propagande ». « Notre niveau technologique est tel que nous n’avons pas besoin de la technologie ou des pièces d’autres pays en matière de missiles » a déclaré Ramin Mehmanparast, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

Sauf que les missiles balistiques iraniens ont néanmoins un air de famille avec ceux développés par la Corée du Nord, comme par exemple le Shahab 3, qui est en fait dérivé du Nodong nord-coréen…

Cela étant, ces soupçons émis dans ce rapport destinés au Conseil de sécurité de l’ONU rejoignent ceux révélés par les câbles diplomatiques américains, récemment diffusés par WikiLeaks. Ainsi, en novembre 2007, Condoleeza Rice, alors secrétaire d’Etat, avait rédigé une longue note dans laquelle elle s’inquiétait de la livraison de composants de missiles nord-coréens à l’Iran via la Chine.

Un autre télégramme diplomatique avait aussi évoqué le transfert vers l’Iran du BM-25 Musidan, d’une portée de 3.000 à 4.000 kmù, qui est en réalité une version nord-coréenne du missile R-27 russe.

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