Somalie : La milice Shebab menace l’Ouganda et le Burundi

Le 22 octobre dernier, le centre de Mogadiscio, la capitale de la Somalie, a été le théâtre de tirs d’artillerie. Des combats ont en effet éclaté à l’aube, près de l’aéroport de la ville où Cheikh Sharif Ahmed,  le président somalien en exercice, soutenu par la communauté internationale, devait se rendre pour prendre l’avion à destination de l’Ouganda, afin de participer à un sommet concernant les réfugiés et les déplacés.

Ainsi, les insurgés islamistes, qui ont lancé une offensive depuis le mois de mai pour prendre le contrôle du pays, ont tiré des obus de mortiers sur l’aéroport. Selon des témoins, les forces de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), armées par le Burundi et l’Ouganda, auraient alors riposté par des tirs d’artillerie. Bilan : au moins 30 morts  et une cinquantaine de blessés.

Même si l’AMISOM a démenti que des obus se soient abattus sur la ville, faisant porter la responsabilité des victimes aux insurgés, la milice des Shebab a menacé l’Ouganda et le Burundi d’actions en représailles pour venger les civils tués lors de ces échanges d’artillerie.

« Nous ferons pleurer leur peuple. Nous attaquerons Bujumbura et Kampala (respectivement, les capitales de l’Ouganda et du Burundi, ndlr) » a déclaré Sheikh Ali Mohamed Hussein, un des principaux commandants de cette faction islamiste liée officiellement à al-Qaïda. « Nous porterons notre combat dans ces deux villes et nous les détruirons » a-t-il ajouté.

« Al Shebab veut nous entraîner dans sa guerre. C’est eux qui nous ont bombardés et qui ont bombardé (la zone de) Bakiara avant de dire que c’était l’AMISOM qui avait tué des civils. Nous connaissons leur tactique », a répondu le porte-parole de la force de l’Union africaine, le commandant Barigye Ba-hoku. « Nous prenons leurs menaces au sérieux » a-t-il poursuivi. « Toute tentative d’attaque contre le Burundi et l’Ouganada se heurtera à une réaction déterminée et sera mis en échec » a-t-il conclu.

Cela étant, ces menaces de la milice Shebab vise en partie à s’imposer face au Hezb ul-Islam, un parti islamiste avec lequel elle est théoriquement alliée mais contre qui ses militants se battent, notamment pour le contrôle du port de Kismayo et de son commerce de charbon de bois, dans le sud du pays.

Depuis janvier 2007, ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut à ces affrontements en Somalie, qui ont fait environ 19.000 tués et 1,5 million de déplacés. Par ailleurs, ce pays en proie au désordre est en passe de devenir une base arrière pour le djihad international. En mars dernier, Oussama ben Laden, le chef d’al-Qaïda, avait, dans un message, ordonné à ses militants de tout faire pour renverser le président Sharif Ahmed et les institutions somaliennes, déjà très fragiles.

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