LPM : L’armée de l’Air devrait obtenir des systèmes de défense aérienne « Mamba » supplémentaires

Si la France et l’Italie n’ont pas fermé la porte à une éventuelle livraison d’un système Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T] « Mamba » à l’Ukraine, les discussions sont toujours en cours pour voir comment il serait possible de donner satisfaction aux forces ukrainiennes, dont la défense aérienne est très sollicitée sous l’effet des frappes massives régulièrement effectuées par la Russie.

Le souci est que le nombre de Mamba produits est insuffisant… car l’Esercito Italiano n’en compte que cinq exemplaires tandis que l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’en dispose que de huit… dont un a été déployé en Roumanie dans le cadre de l’Otan.

Or, dans le cas de la France, ces systèmes doivent aussi assurer la protection des bases à vocation nucléaire ainsi que, éventuellement, celle des forces déployées sur les théâtres d’opérations extérieurs. En outre, ils peuvent être utlisés pour des dispostifs particuliers de sûreté aérienne, comme ce sera le cas pour la coupe du monde de Rugby et les Jeux Olympiques de Paris.

Quoi qu’il en soit, le nombre de Mamba en service apparaît comme insuffisant. C’est en effet ce qu’a suggéré le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une audition au Sénat [et dont le compte-rendu vient d’être publié].

« Dans les travaux en cours de la Loi de programmation militaire, l’idée est non seulement d’augmenter la capacité des SAMP/T actuels, pour passer à la génération suivante afin de protéger une zone plus vaste et de lutter contre les menaces supplémentaires, mais aussi d’augmenter le volume pour pouvoir répondre à une demande de protection croissante », a en effet déclaré le CEMAAE devant les sénateurs.

La « génération suivante » évoquée par le général Mille est la prochaine version du SAMP/T [appelée SAMP/T NG], basée sur le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka, ainsi que sur un radar à antenne active [AESA, Active Electronically Scanned Array] comme le Ground Fire 300 de Thales.

Le contrat de développement du SAMP/T NG a été notifié au consortium Eurosam [Thales et MBDA] en mars 2021 par l’OCCAr [Organisation conjointe de coopération en matière d’armement], au nom de la Direction générale de l’armement [DGA] française et la SEGREDIFESA italienne.

« Le programme SAMP/T NG répond au besoin de faire évoluer nos capacités de défense sol-air dans un contexte de multiplication des menaces, plus rapides, plus manœuvrantes, plus furtives et mises en œuvre dans des contextes où se mêlent notamment attaques cyber, leurres, brouillages multiples et utilisation massive d’armements pour saturer les défenses », avait expliqué le ministère des Armées, à l’époque.

Par ailleurs, il reste à savoir combien de MAMBA supplémentaires l’AAE pourrait obtenir à la faveur de la prochaine LPM… et selon quel calendrier. Sur ce point, le général Mille n’a pas donné de détails.

Quant la livraison à l’Ukraine de deux systèmes CROTALE NG [sur les 12 que possédait l’AAE jusqu’à présent], le général Mille en a minimisé les conséquences. Elles sont « aujourd’hui relativement limitées », a-t-il dit.

« On ne déploie pas seulement le SAMP/T. Nous devons également déployer du Crotale pour traiter des menaces très basses et de courte portée – comme c’est le cas contre les drones en Ukraine. Notre dispositif sol/air doit donc allier du SAMP/T avec du Crotale afin qu’il traite toutes les menaces, quelle que soit la zone d’opération. La cession de deux Crotale ne nous empêche pas d’exercer nos missions. Elle ne nuit pas à l’efficacité de notre système multi-couches », a ensuite expliqué le CEMAAE.

En outre, a-t-il encore fait remarquer, « au-delà des systèmes multi-couches, la défense aérienne intervient via l’action des avions de chasse », comme cela s’est produit aux Émirats arabes unis, lors d’ attaques de drones lancée au début de cette année.

Aussi, « le système sol-air doit être complet et nous avons intérêt à disposer d’un système cohérent, réactif et en réseaux. Tous les systèmes de défense sol-air doivent être connectés avec le système de protection aérienne au sens large, système qui intègre les chasseurs », a conclu le général Mille.

Photo : Armée de l’Air & de l’Espace

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