La Corée du Sud pourrait acquérir deux avions ravitailleurs A330 MRTT de plus auprès d’Airbus

Avec une aviation de combat forte de plus de 400 appareils, dont 167 F-16, 59 F-15K, 40 F-35A et 60 T-50 « Golden Eagle », la force aérienne sud-coréenne [RoKAF] ne dispose actuellement que de quatre avions ravitailleurs, en l’occurrence des A330 MRTT « Cygnus », commandés en 2015 auprès d’Airbus pour environ 1,2 milliards d’euros.

Après la livraison du premier exemplaire, en novembre 2018, le ministre sud-coréens de la Défense d’alors, Jeong Kyeong-doo, avait explique l’A330 MRTT allait « renforcer les capacités d’intervention » de la RoKAF, en lui « permettant de répondre au mieux à la situation sécuritaire changeante autour de la péninsule coréenne ».

Il ne croyait pas si bien dire… puisque, après un apaisement dans ses relations avec Séoul, Pyongyang a changé de posture, avec, cette année, une série record d’essais d’armes [dont des missiles balistiques intercontinentaux] et une activité des forces aériennes nord-coréennes près de la zone démilitarisée [DMZ] en nette hausse. En outre, la Corée du Nord est suspectée de préparer son septième essai nucléaire.

Or, face à son voisin du Nord, la Corée du Sud a élaboré une stratégie militaire reposant sur trois pilliers : la « Kill Chain », qui associe le renseignement à des moyens de frappe afin de cibler préventivement les sites de lancement de missiles nord-coréens [lesquels sont… mobiles], un bouclier anti-missile [appelé KAMD, pour Korea Air and Missile Defense System] et des capacités de mener, le cas échéant, des raids massifs de représailles [KMPR, pour Korea Massive Punishment end Retaliation].

Pour mettre en oeuvre cette stratégie, il est question de renforcer encore la RoKAF, avec par exemple davantage de chasseurs-bombardiers F-35A [20 exemplaires de plus vont être commandés]. Ce qui suppose des moyens de ravitaillement en vol supplémentaires. D’où la décision annoncée par le gouvernement sud-coréen, le 29 décembre.

En effet, selon l’agence de presse Yonhap, le Comité de promotion des projets de défense a validé l’achat de deux avions ravitailleurs supplémentaires pour environ 900 millions d’euros, ceux-ci devant être livrés entre 2024 et 2029. ,

Étant donné que la RoKAF utilise déjà quatre A330 MRTT, Airbus paraît évidemment très bien placé pour obtenir une nouvelle commande, d’autant plus que l’industriel a proposé à Korea Aerospace Industries, en novembre, une « stratégie gagnant-gagnant » en lui fournissant un appui pour exporter vers l’Europe ses avions militaires, dont le T-50 et le KF-21 Boramae, qui a récemment entamé ses essais en vol.

Cependant, un choix en faveur de l’A330 MRTT ne serait sans doute pas aussi évident… puisque selon Yonhap, qui s’est fait l’écho « d’observateurs », un achat du KC-46A Pegasus de Boeing pourrait aussi être considéré par la DAPA, l’équivalent sud-coréen de la Direction générale de l’armement française. Mais une telle issue serait très surprenante…

Pour rappel, l’A330 MRTT peut transférer jusqu’à 50 tonnes de carburant pour une autonomie de 4 h 30 sur zone à 2.000 km, de tranporter 40 tonnes de fret à 7.000 km et 272 passagers.

À noter également que la DAPA va lancer un vaste de programme de modernisation des F-15K « Slam Eagle » de la RoKAF, lequel s’étalera entre 2024 et 2034, pour un montant de plus de 2,7 milliards d’euros. Ce chantier visera a doter ces appareils d’un nouveau radar à antenne active [AESA], d’un ordinateur de mission plus performant et d’une suite de guerre électronique améliorée.

Photo : Airbus

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