L’administration américaine autorise Taïwan à acquérir le système de dispersion de mines M136 Volcano

Si l’on en croit le Pentagone, l’Armée populaire de libération [APL] devrait avoir achevé sa modernisation et disposer des capacités nécessaires pour se lancer à l’assaut de Taïwan à partir de 2027. Soit au terme du troisième mandat du président chinois, Xi Jinnping, lequel n’a jamais fait mystère de ses intentions de faire revenir l’île dans le giron de la Chine, que ce soit de gré ou de force.

Pour contrer une éventuelle invasion, et alors que la « masse » est clairement du côté de l’APL, l’état-major taïwanais mise sur la stratégie du « porc-épic » qui, comme son nom l’indique, s’inspire de l’animal qui déploie ses piquants pour décourager les prédateurs. Ce qui passe par de solides capacités défensives pour dissuader une opération amphibie chinoises, voire, le cas échéant, organiser une résistance armée sur le territoire de l’île.

Aussi, ces dernières années, Taipei a multiplié les commandes d’armes auprès des États-Unis. Outre les chasseurs-bombardiers F-16 Viper, les chars M1A2 Abrams, les obusiers M109A6 Paladin ou encore les drones MQ-9B SeaGuardian, les forces taïwanaises attendant la livraison de 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II, de 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS], de 1.649 missiles anti-char [dont 1.240 Javelin et 409 Tow] et de 250 missiles sol-air portables Stinger.

À cette liste viendra s’ajouter le M136 Volcano « Vehicle-Launched Scatterable Mine System », un système monté généralement sur un camion qui permet de disperser automatiquement des mines anti-char sur une zone de 1000 mètres en quatre à douze minutes, en fonction de la nature du terrain et de la vitesse du véhicule.

En effet, le 28 décembre, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis pour recommander au Congrès d’autoriser la vente « potentielle » d’un tel dispositif à Taïwan, pour un montant estimé à 180 millions de dollars.

Comme l’a demandé Taipei, ce système M136 Volcano sera mis en oeuvre par des camions 8×8 M977A4 « HEMTT » et utilisera des munitions anti-char M87A1. Il s’agit de la même version que l’US Army utilise, depuis 2017, après avoir récupéré cette capacité qu’elle avait abandonnée à la fin des années 1990.

En détail, le M136 Volcano se compose de quatre rampes de lancement, contenant chacune 40 cartouches de six mines M87. Au total, il permet de disperser 960 mines.

« Cette vente proposée sert les intérêts nationaux, économiques et de sécurité des États-Unis en soutenant les efforts continus du bénéficiaire pour moderniser ses forces armées et maintenir une capacité défensive crédible », fait valoir la DSCA.

Et d’ajouter : Elle « améliorera la capacité du bénéficiaire à faire face aux menaces actuelles et futures en fournissant une force crédible capable de dissuader des adversaires et de participer aux opérations régionales ».

Cela étant, reste à voir quand cette nouvelle commande pourra être honorée… Car l’aide militaire que les États-Unis apportent à l’Ukraine met les industriels sous tension… Et les retards dans les livraisons des armes destinées à l’armée taïwanaise s’accumulent… pour atteindre les 19 milliards.

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