Saab va effectuer une mise à jour majeure des avions Gripen C/D de la force aérienne suédoise
On pensait que la force aérienne suédoise ne disposerait plus, à terme, que de soixante avions de combat Gripen E/F [ou NG], dont le développement fut lancé par Saab à la fin des années 2000… Et qu’elle retirerait du service ses Gripen C/D. Bien qu’ils partagent le même nom, ces deux appareils sont différents, le premier devant disposant d’une motorisation plus puissante et de capacités singulièrement accrues par rapport au second.
Seulement, l’évolution du contexte international a conduit Stockholm à modifier ses plans. Ainsi, en décembre 2020, Peter Hultqvist, alors ministre suédois de la Défense, annonça le maintien d’une partie des JAS-39 C/D Gripen, afin de permettre à la Flygvapnet de conserver au moins six escadrons de chasse.
Et, en marge du Royal International Air Tattoo [RIAT] 2022, au Royaume-Uni, le chef d’état-major de la force aérienne suédoise, le général Carl-Johan Edström, précisa que l’objectif était d’obtenir un amalgame « équilibré » de 120 avions de combat, avec des Gripen E/F et des Gripen C/D, à l’horizon 2030.
D’où l’annonce faite récemment par Saab. Ainsi, l’industriel a dit avoir obtenu un contrat de 3,5 milliards de couronnes suédoises [320 millions d’euros] pour mettre à niveau une partie des Gripen C/D de la Flygvapnet. Il est ainsi question d’apporter des améliorations au niveau de leur motorisation, de moderniser leur radar PS-05 Mk4 [à antenne mécanique] et de leur intégrer une nouvelle suite de guerre électronique.
Ce « contrat représente un grand pas en avant en termes de performances et de fonctionnalités radar, à la fois pour le matériel et les logiciels, et pérennisera la capacité opérationnelle du Gripen C/D », a commenté Jonas Hjelm, le responsable de la division « Aéronautique » de Saab.
Aucun autre détail n’a été donné, si ce n’est que l’appareil aura la capacité d’emporter de nouvelles munitions… Et que cette mise à niveau renforcera l’interopérabilité avec le Gripen E/F, notamment au niveau des liaisons de données.
Quoi qu’il en soit, pour le général Edström, c’est le Gripen E/F qui « changera la donne » car « bien qu’il ressemble au C/D, il a une nouvelle cellule, un nouveau moteur, une capacité d’emport accrue, un nouveau radar [à antenne active, ndlr] et un nouveau système de guerre électronique. Donc, c’est en fait un nouvel avion », avait-il souligné lors du RIAT 22.
La Flygvapnet ne mise pas sur la furtivité… et préfère compter sur un système de guerre électronique « très avancé » et pouvant être régulièrement modernisé afin d’être en mesure d’opérer dans les environnements contestés. En outre, le Gripen a été conçu de manière à ce que sa maintenance soit la plus simple possible, une équipe de seulement six techniciens étant nécessaire pour en assurer le ravitaillement et l’entretien de base sur de petites bases aériennes ou sur des autoroutes.
À noter par ailleurs que, lors d’une cérémonie organisée le 19 décembre sur la base aérienne d’Anápolis, la force aérienne brésilienne [FAB] a officiellement admis au service actif ses premiers Gripen E/F, commandés à 40 exemplaires par Brasilia.
