Comme avant le début de la guerre en Ukraine, les forces russes et biélorusses vont mener des « exercices tactiques »

L’annonce que vient de faire le ministère russe de la Défense à l’occasion de la visite que doit faire le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, à Minsk, ce 19 décembre, a un air de déjà-vu…

En effet, en janvier dernier, la Biélorussie et la Russie avaient conjointement organisé l’exercice militaire « Détermination de l’Union 22 », quatre mois après leurs manoeuvres Zapad-21, qui avaient été l’occasion pour les forces russes de stocker du matériel sur le territoire biélorusse.

Depuis, et alors que l’ampleur de ce nouvel exercice fut plus importante qu’annoncé, on sait désormais qu’il servit de prétexte à l’état-major russe pour prépositionner des troupes en vue de l’invasion du nord de l’Ukraine…

Or, selon l’agence Interfax, qui cite un communiqué du ministère russe de la Défense, de nouveaux exercices conjoints vont prochainement avoir lieu en Biélorussie. Aucun détail détail supplémentaire n’a été donné pour le moment. « L’évaluation finale de la capacité et de l’aptitude au combat des unités sera donnée […] une fois achevés les exercices tactiques des bataillons », a seulement précisé Moscou.

L’annonce de ces manoeuvres survient quelques jours après que le commandant en chef ukrainien, le général Valeri Zaloujny, a dit redouter une nouvelle attaque russe en direction de Kiev, qui « pourrait avoir lieu en février, au mieux en mars et au pire fin janvier ». Et de craindre aussi les conséquences des frappes russes contre les infrastructures critiques, comme celles qui encore visé la capitale ukrainienne avec des drones kamikazes Shahed-136 [fournis par l’Iran]. « Sans eau, lumière et chaleur, pouvons-nous préparer nos réserves pour de nouveaux combats? », a-t-il en effet demandé lors d’un entretien avec l’hebdomadaire britannique The Economist.

Le préident ukrainien, Volodymyr Zelenski, a également mis en garde contre une nouvelle offensive de la Russie lancée depuis le territoire biélorusse, qui, déjà sert de base arrière pour les frappes russes en Ukraine.

« Nous nous préparons à tous les scénarios de défense possibles », a affirmé M. Zelensky, lors de son allocution quotidienne, le 18 décembre. La situation à la frontière de l’Ukraine avec la Russie et la Biélorussie, qui fait l’objet de discussions avec les « commandants militaires » est une « priorité constante », a-t-il assuré.

Pour rappel, en octobre, Moscou et Minsk ont annoncé leur intention de créer conjointement un « groupement militaire régional » en raison, selon Alexandre Loukachenko, le président biélorusse, de « l’aggravation de la situation aux frontières occidentales de l’Union [russo-biélorusse] ».

« Les objectifs du groupement régional sont purement défensifs. Et toutes les opérations, menées actuellement, visent à adopter une réaction adéquate aux actions menées près de notre frontière », avait ensuite précisé le minsitère biélorusse de la Défense. Cela étant, les exercices Zapad étaient aussi présentés comme devant être « défensifs », comme les maonoeuvres « Détermination de l’Union 22 ».

Les détails sur ce « groupement militaire régional » sont parcellaires. A priori, 9’000 militaires russes en feraient partie, de même que des avions de combat MiG-31K, capables d’emporter le missile hypersonique Kinjal.

Mais d’après des renseignements collectés sur les réseaux sociaux, des trains transportant des systèmes sol-air Tor M-2, des lance-roquettes multiples Uragan et Grad, des blindés ainsi que des engins de génie – notamment pour traverser les cours d’eau – auraient été acheminés au camp d’entraînement d’Obuz-Lesnovsky [région de Brest]. Ces équipements, complétés par des chars T-80, auraient récemment fait mouvement vers le errain d’entraînement de Brestsky, situé près de la frontière avec l’Ukraine.

Par ailleurs, rapporte la Deutsche Welle [DW], la radio publique allemande, les ministère biélorusse de la Défense serait actuellement en train de « vérifier » les données de potentiels « mobilisables », en particulier celles des médecins et du personnel soignant.

« Les gens sont convoqués à des réunions, certains reçoivent ce qu’on appelle des ‘ordres de mobilisation’, c’est-à-dire que les médecins reçoivent des instructions sur l’endroit où ils doivent se présenter en cas d’annonce de mobilisation », a ainsi expliqué Lidia Tarasenko, coordinatrice de la Fondation de solidarité médicale de Biélorussie, à DW.

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