L’US Air Force a testé avec succès une version opérationnelle de son missile hypersonique AGM-183A

Devancés par la Russie et la Chine dans la course aux armes hypersoniques [hors missiles balistiques] qu’ils avaient pourtant lancée dès 2001 avec le projet Conventional Prompt Global Strike, les États-Unis ont désormais plusieurs fers au feu pour rattraper leur retard.

Ainsi, plusieurs programmes sont en cours, dont le HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept], le HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile] au sujet duquel l’US Air Force reste très discrète, le LRHW [Long-Range Hypersonic Weapon], mené conjointement par l’US Navy et l’US Army, l’OpFires, encore phase d’études et… l’AGM-183A, encore appelé « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW ou ARROW].

Développé par Lockheed-Martin, cet AGM-183A se compose d’un propulseur devant donner une vitesse supérieur à Mach 5 [donc hypersonique] à un planeur manoeuvrant, appelé TBG [Tactical Boost Glide]. Ces derniers mois, ce programme a connu plusieurs échecs, soit parce que la séquence de lancement, depuis un bombardier stratégique B-52H Stratofortress, n’a pas pu aller jusqu’à son terme, soit parce que le moteur fusée de ne s’est pas allumé.

Cependant, le programme ARRW a été remis sur les bons rails, avec deux essais réussis, l’un effectué en mai, l’autre en juillet.

« C’est une autre étape importante pour la première arme hypersonique aéroportée de l’US Air Force. Le test a démontré avec succès les performances du propulseur, en élargissant l’enveloppe opérationnelle », avait commenté le général Heath Collins, le responsable de ce programme, après la réussite de l’essai mené cet été. Et celui-ci était donc censé ouvrir la voie au test d’un « prototype complet de missile opérationnel », d’ici la fin de cette année.

Celui-ci a eu lieu le 9 décembre, au large des côtes de la Californie [vers Point Mugu, près de Los Angeles]… et l’US Air Force aura mis trois jours avant d’en donner le résultat. En effet, le 12 décembre, via un communiqué, elle annoncé qu’un B-52H avait lancé un AGM-183A, lequel a ensuite « atteint des vitesses hypersoniques » durant sa trajectoire avant d’exploser dans la zone prévue. Tous les objectifs ont ainsi été atteints.

« L’équipe ARRW a conçu et testé avec succès un missile hypersonique à lancement aérien en cinq ans », a rappelé le général
Jason Bartolomei, le « patron » de la direction de l’armement au sein de l’US Air Force. « Je suis immensément fier de la ténacité et du dévouement dont cette équipe a fait preuve pour fournir une capacité vitale à nos forces », a-t-il ajouté.

Jusqu’à présent, l’avenir de l’AGM-183A était incertain, notamment à cause des échecs qu’il a connus. L’US Air Force espérait en acquérir 12 exemplaires durant l’exercice fiscal 2022… Mais le Congrès en décida autrement, celui-ci ayant réduit le financement de ce projet. Pour l’an prochain, un budget de 46,6 millions de dollars a été demandé pour l’achat d’un missile opérationnel. Reste à voir ce qu’en décideront les parlementaires.

Photo : archive

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