Le Rafale M serait en ballotage très favorable pour équiper la marine indienne

Dans le cadre de son programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters], qui vise à acquérir au moins 26 nouveaux chasseurs embarqués afin de remplacer les MiG-29K de facture russe qui ne lui donnent pas pleinement satisfaction, l’Indian Navy a évalué les capacités du Rafale Marine de Dassault Aviation et du F/A-18E Super Hornet de Boeing à opérer depuis un porte-avions en configuration STOBAR [c’est à dire doté d’un plan incliné et de brins d’arrêt] lors d’essais effectués à la base navale INS Hansa [Goa].

Pour rappel, dotées de capacités aéronavales depuis les années 1960, l’Indian Navy dispose actuellement de deux porte-avions, savoir l’INS Vikramaditya, acquis auprès de la Russie, et l’INS Vikrant, de conception locale et admis au service l’été dernier. Ces deux navires ont une configuration STOBAR. Il est question qu’ils soient rejoints par un troisième, dont les caractéristiques ne sont pas encore définies, l’idée d’une configuration CATOBAR [avec catapultes] ayant cependant perdu du terrain…

Quoi qu’il en soit, le Rafale M a été évalué en janvier dernier, dans une relative confidentialité, même si quelques images des essais ont été diffusées via la réseaux sociaux. Quant au F/A-18E Hornet, son passage à l’INS Hansa, en juillet, a été médiatisé par Boeing, qui, pour l’occasion, avait envoyé deux appareils [mais de version biplace, pourtant plus lourde…].

Depuis, rien n’a filtré sur le résultats de ces évaluations. La semaine passée, le chef d’état-major de l’Indian Navy, l’amiral R. Hari Kumar, a confié que les rapports établis à la suite des évaluations du Rafale M et du F/A-18 Super Hornet étaient « toujours en cours d’examen ».

Cependant, selon des indiscrétions recueillies par la presse indienne auprès de responsables du ministère indien de la Défense, le Rafale M cocherait toutes les cases… Et qu’il ferait même la « course en tête », selon une source sollicitée par le quotidien The Print.

Un autre journal, The Hindustan Times, a obtenu les mêmes informations. « Le chasseur français Rafale M a devancé le F/A-18 Super Hornet américain en concurrence directe pour équiper la marine indienne avec 26 nouveaux chasseurs embarqués pour l’INS Vikrant », a-t-il rapporté, sur la foi de confidences faites par des « personnes proches du dossier ». L’une d’elles a même assuré que le « Rafale M s’est avéré mieux adapté aux besoins de la marine ».

En outre, un tel contrat étant toujours soumis à des considérations politiques, la récente décision de l’administration américaine d’autoriser un programme de soutien pour les chasseurs-bombardiers F-16 pakistanais n’aura pas arrangé les affaires de Boeing en Inde…

Selon The Hindustan Times et The Print, il appartient désormais au gouvernement indien de prendre une décision sur la suite à donner aux évaluations de l’Indian Navy. Les sources de ces deux journaux ont expliqué que l’achat de Rafale M pourrait accélérer l’appel d’offres MRFA, lancé par l’Indian Air Force [IAF] pour se procurer 114 nouveaux avions de combat supplémentaires.

D’après The Print, le gouvernement indien envisage de scinder ce programme en deux, avec une première commande de 54 appareils, dont 36 seraient assemblés par l’industrie indienne. Alors que ce marché est notamment visé par Lockheed-Martin [F-21, version indienne du F-16 Viper, ndlr] et Boeing, Dassault Aviation serait donc en très bonne position pour emporter la décision, d’autant plus que l’IAF est déjà très satisfaite de ses 36 Rafale B/C, commandés en 2015.

« Il est logique que la marine opte pour les chasseurs Rafale M pour combler son déficit capacitaire », a estimé l’Air Marshal Anil Chopra, directeur général du Center for Air Power Studies, dans les pages de l’Hindustan Times. « La version marine du Rafale a plus de 85 % de points communs avec les Rafale de l’IAF. Cela signifie qu’il y aura d’énormes avantages dans la gestion logistique des pièces de rechange et la mise en commun de la maintenance », a-t-il conclu.

À noter par ailleurs que, lors d’un récent déplacement en Inde, au cours duquel il a visité l’INS Vikrant, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a évoqué un renforcement de la coopération militaire avec Rajnath Singh, son homologue indien. Et en particulier dans le domaine de l’industrie de l’armement.

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