Quelle sera la protection balistique du porte-avions de nouvelle génération?

Ces derniers mois, et notamment à l’occasion de la dernière édition du salon Euronaval, il a surtout été question des caractéristiques générales du porte-avions de nouvelle génération [PA NG], de ses chaufferies nucléaires ainsi que des catapultes électromagnétiques [EMALS] et du système de récupération des aéronefs [AAG pour Advanced Arresting Gear] dont il sera doté. Il a également été fait grand cas des essais hydrodynamiques de sa carène ou bien encore de l’aménagement de son pont d’envol.

Pour le moment, la phase d’avant-projet sommaire a permis de faire les choix technologiques majeurs. Choix qui devront encore être confirmés et affinés durant la phase d’avant-projet détaillée, prévue en 2023. Cependant, certains aspects de ce PA NG, pourtant essentiels, ont peu été évoqués jusqu’à présent. Tel est par le exemple le cas de la protection balistique de ce futur navire.

Or, en la matière, la nouvelle classe de porte-avions américains, inaugurée par l’USS Gerald Ford, a innové, avec le DAPS [Dynamic Armor Protection System]. Pour schématiser, le principe de ce dispositif consiste à faire circuler un champ électromagnétique entre les deux parois blindées d’une coque afin de neutraliser, le cas échéant, les effets d’une charge creuse dont serait muni un missile anti-navire tiré contre le navire. Le PA NG reprendra-t-il cette innovation américaine, comme ce sera le cas pour les EMALS et le système AAG?

Pour le moment, cette question est sans réponse… Ou, du moins, elle n’a pas été abordée publiquement [sauf erreur, ndlr]. En tout cas, la Direction générale de l’armement [DGA] doit bien avoir une idée précise de ce que devrait être la protection balistique du PA NG. En tout cas, elle y travaille…

En effet, le 24 novembre, elle a indiqué, via Twitter, que son centre d’expertise « Techniques Terrestres », installé à Bourges, venait de commencer les « premiers essais de protection balistique du porte-avions de nouvelle génération nécessaires à la définition de sa structure ».

Et d’ajouter, sans livrer plus de détails : « Avec un tir de munition sur des cibles représentatives de la protection de la coque du navire, cette campagne permet d’affiner la conception de sa structure et la mise au point de son blindage pour assurer la meilleure résistance possible ».

Reste donc à voir quels seront les choix fait à l’issue de ces essais… Quoi qu’il en soit, et comme le soulignèrent les sénateurs Olivier Cigolotti et Gilbert Roger dans un rapport remis en juin 2020, le PA NG « devra pouvoir répondre aux défis stratégiques de l’après 2040 », et donc être « capable de s’adapter » sur le plan technologique. Mais les deux parlementaires avaient surtout évoqué les enjeux du combat collaboratif, et non celui de la protection du navire.

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