Le porte-avions Charles de Gaulle engagé dans la mission « Antarès », au profil « imprévisible »

Il y a un mois, la Marine nationale annonça que le porte-avions Charles de Gaulle venait de terminer sa mise en condition opérationnelle [MECO] après une série d’exercices menés en Méditerranée. Puis il reprit ensuite la mer pour la qualification de nouveaux pilotes dans le cadre de l’École de l’aviation embarquée [ÉAé]. Cette dernière phase étant terminée, il devait alors se tenir prêt à partir en mission si nécessaire, dans l’attente de son déploiement annuel.

Finalement, celui-ci se fera plus tôt que d’habitude. Du moins si l’on s’en tient aux dernières années. En effet, ce 15 novembre, soit un mois seulement après la fin de ce stage MECO, l’État-major des armées [EMA] a fait part de l’engagement du groupe aéronaval [GAN ou TF473] constitué autout du « Charles de Gaulle » pour la mission « Antarès », dont la durée n’a pas été précisée.

Si l’EMA n’a jusqu’à présent pas été avare en détail sur les déploiements du groupe aéronaval, il en va tout autrement avec cette mission Antarès. En effet, aucune information précise n’a été donnée sur le parcours qu’il suivra [si ce n’est que sa zone d’intervention se concentrera sur la Méditerranée et pourrait s’étendre jusqu’à l’océan Indien si nécessaire]. Et les noms des navires qui le composeront n’ont pas été communiqués. Même chose pour le nombre d’avions Rafale F3R et E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé] à bord du « Charles de Gaulle ».

Cela étant, le dossier de presse publié à l’occasion du départ en mission du GAN fait état de la présence d’une frégate multimissions [FREMM], d’un Bâtiment de commandement et de ravitaillement [BCR], d’une frégate de défense aérienne [FDA], qui doit être le « Forbin » puisque le « Chevalier Paul » a intégré l’escorte du nouveau porte-avions américain USS Gerald Ford, d’un sous-marin nucléaire d’attaque [le « Suffren »?] et d’un « Bâtiment escorteur polyvalent ». Un avion de patrouille maritime Atlantique 2 sera également de la partie, comme lors des deux précédents déploiements du « Charles de Gaulle ».

Des navires alliés seront par ailleurs intégrés, l’EMA ayant évoqué des « bâtiments de combat grecs, italiens et américains ».

« Les 3’000 militaires français et étranger de cette force aéromaritime internationale sont engagés dans les zones d’importance stratégique pour les intérêts français et européens, en Méditerranée et jusqu’en océan Indien en fonction de la situation internationale. […] La mission Antares prépare également les armées à l’engagement de haute intensité avec nos alliés, dans tous les milieux et champs », explique l’EMA.

Dans son dossier de presse, celui-ci insiste sur « l’imprévisibilité » du groupe aéronaval, en faisant valoir qu’elle est un « atout majeur pour garantir sa liberté d’action » ainsi que « sa liberté de manoeuvre en haute mer, y compris dans les zones contestées ».

Cependant, le GAN devrait surtout prendre part à la posture dissuasive de l’Otan sur le flanc oriental de l’Europe et soutenir des missions aériennes de type « Air Shielding » sous commandement allié. Une participation à l’opération Chammal est aussi évoquée, de même qu’un déploiement en mer Rouge et dans l’océan Indien « en fonction de la situation tactique ».

Quant au nom de ce nouveau déploiement opérationnel du GAN [le quinzième depuis Héraclès, en 2001], il a été choisi en référence à l’étoile rouge qui s’oppose à la planète Mars et qui représentait, pour les Grecs anciens, la « ruse guerrière face à la violence pure » incarnée par Arès, le dieu de guerre [qui était Mars pour les Romains, ndlr]. À noter que c’est aussi le nom d’une mission effectuée il y a trente ans à bord de la station spatiale russe [ex-soviétique] MIR, par le spationaute français Michel Tognini

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