Le tissu bariolé multi-environnement des prochains treillis F3 sera produit par des usines établies en France

En mai, le ministère des Armées a dévoilé le « bariolage multi-environnement » [BME] pour le treillis F3, fruit d’une réflexion entamée en 2015 par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA], la Direction générale de l’armement [DGA] et la société Tissus d’Avesnières, spécialiste de l’impression complexe sur textile.

Dans le détail, ce bariolage, dit « passif », est multi-environnement dans la mesure il s’adapte à tous les milieux [montagne, désert, forêt, urbain].

« Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franche », avait alors expliqué l’armée de Terre.

Avec ce BME, un seul type de treillis F3 sera désormais nécessaire pour l’ensemble des théâtres d’opérations. Et un adversaire mettra 25% de temps en plus pour repérer un soldat qui en est vêtu.

Moins de six mois plus tard, le marché portant sur la production de 3 millions de mètres linéraires de tissu bariolé multi-environnement, pour environ 75 millions d’euros, a été notifié par la Plate-forme Commissariat [PFC] de Rambouillet à trois entreprises, dont deux françaises et une de droit belge.

« Au regard de l’objet du marché, la PFC de Rambouillet a eu recours aux dispositions du code de la commande publique relatives aux marchés de défense ou sécurité permettant ainsi d’exiger une localisation des moyens de production au sein de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen », explique le Service du commissariat des Armées [SCA].

Il est question de produire 3 millions de mètres linéraire de tissu F3, pour un montant total estimé à 75 millions d’euros.

Ainsi, TDV Industries [implantée à Laval, avec 160 employés] et EUROPROTECT [installée à Lyon, avec une vingtaine de salariés] ont été retenues par la PFC, pour fournir respectivement 50% et 20% des quantités de tissu nécessaires pour les prochain treillis F3. De même que le groupe belge UTEXBEL, qui fera réaliser la commande reçue par sa filiale « Tissage de Baisieux », dont l’usine se trouve dans le Nord [59].

« Le premier bon de commande portant sur 1 million de mètres linéaires [25 millions d’euros] sera notifié d’ici à la fin de l’année. Les premières livraisons de tissu interviendront à la fin du second semestre 2023. Il permettra la confection de 300 000 tenues dotées du BME. La PFC de Rambouillet passera un marché spécifique dans le courant 2024 », détaille le SCA.

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