La Chine a développé un nouveau missile balistique anti-navire à lancement aérien

En octobre 2020, dans la région de Neijiang, un bombardier stratégique chinois H-6N avait été filmé alors qu’il s’apprêtait à atterrir. Et, l’analyse des images diffusées par la suite sur les réseaux sociaux suggéraient qu’il portait une arme hypersonique, très probablement dérivée du missile hypersonique DF-21D, décrit comme étant un « tueur de porte-avions » et désignée « CH-AS-X-13 » par le renseignement américain.

En clair, il s’agissait d’un missile balistique à lancement aérien [ALBM, encore appelé « missile aérobalistique », ndlr], à l’image du Kinjal mis en oeuvre par le MiG-31K russe. Pour rappel, celui-ci est dérivé du missile Iskander, lequel a la particularité d’avoir une trajectoire semi-balistique, c’est à dire qu’il a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible.

Cela étant, peu avant l’ouverture du salon « Airshow China 2022 » de Zhuhai, prévue le 8 novembre, un H-6K – et non un un H-6N – a été photographié alors qu’il portait deux missiles jusqu’alors inconnus.

Pour rappel, le H-6N est une évolution du H-6K, lui-même dérivé du Tupolev Tu-16 d’origine soviétique. Cette dernière version du bombardier chinois est notamment dotée d’une capacité de ravitaillement en vol, ce qui lui permet d’avoir un rayon d’action augmenté de plus de 50%.

Quoi qu’il en soit, un analyste militaire chinois, cité par CCTV [la télévision publique chinoise, ndlr] a expliqué que les missiles en question « présentent des similarités avec le missile aérobalistique russe hypersonique Kinjal ». Et d’ajouter : « Il est donc possible que ce nouveau type de missile soit également hypersonique » et qu’il peut « atteindre des cibles se déplaçant à faible vitesse, comme les porte-avions ».

A priori, certains analystes ont cru reconnaître le CM-401, un missile semi-balistique antinavire hypersonique de courte portée [290 km], dévoilé en 2018 par CASIC [China Aerospace Science and Industry Corporation] et… présentant aussi quelques similitudes avec l’Iskander russe [bien qu’il soit apparemment plus petit]. À l’époque, cet engin, à guidage radar, ne pouvait être lancé que depuis une plate-forme terrestre… Et il était question de mettre au point une version destinée à équiper le croiseur de type 055.

En outre, CASIC avait expliqué qu’il serait possible de tirer deux CM-401 à la fois selon des trajectoires différentes, soit contre deux cibles distinctes, soit contre une seule. De quoi compliquer, dans ce dernier cas, la tâche d’une défense aérienne.

Avec des H-6K pouvant emporter de tels missiles, l’Armée populaire de libération [APL] renforcerait ainsi ses capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] en mer de Chine méridionale, où elle a implanté des bases sur des îlots inhabités, ainsi que dans le détroit de Taïwan. Par ailleurs, le fait que ce nouveau type de missile est sur le point d’être officiellement dévoilé au public suggère qu’il est déjà en service.

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