Les forces armées norvégiennes ont relevé leur niveau d’alerte

Est-ce en lien avec les récentes opérations de contre-espionnage, au cours desquelles plusieurs ressortissants russes ont été arrêtés, avec des drones et des documents chiffrés en leur possession? Ou bien avec le risque qui pèse désormais sur ses installations énergétiques, devenues essentielles pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz naturel après les sanctions visant la Russie? Toujours est-il que, ce 31 octobren la Norvège a annoncé avoir relevé son niveau d’alerte militaire.

Pour autant, selon le Premier ministre norgévien, Jonas Gahr Støre, cette décision n’a pas été motivée par une menace militaire « directe » et imminente contre le royaume.

« La Défense va à partir de demain [1er novembre] accroître son niveau d’alerte », a en effet déclaré M. Støre, à la presse, ce 31 octobre. « Nous n’avons aujourd’hui aucune raison de croire que la Russie veuille entraîner la Norvège ou un autre pays directement dans la guerre, mais la guerre en Ukraine fait qu’il est nécessaire pour tous les pays de l’Otan d’être davantage sur leurs gardes », a-t-il expliqué. Et d’insister : L’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué la « situation sécuritaire la plus grave en Europe depuis des décennies ».

« Je dois souligner qu’il ne s’est rien produit au cours du dernier jour ou des dernières journées qui fait que l’on monte d’un cran maintenant. C’est une évolution dans le temps qui fait que l’on passe à cela », a poursuivi le Premier ministre norvégien.

Concrètement, et si les détails sont confidentiels, la nouvelle posture des forces norvégiennes se traduira par des mesures en matière de logistique, de sécurité des communications et de protections des sites militaires. Leur chef d’état-major, le général Eirik Kristoffersen a expliqué que les priorités allaient être redéfinies, avec d’éventuelles annulations d’exercices au profit d’activités opérationnelles.

« Le travail le plus important des forces de défense est de préserver la paix […] et d’empêcher les conflits. Pour cela, nous devons adapter notre activité à la situation dans laquelle nous nous trouvons », a expliqué le général Kristoffersen.

À noter que, la semaine passé, dans les colonnes du quotidien Dagens Næringsliv, le chef d’état-major norvégien a estimé que la hausse annoncée de près de 10% de son budget en 2023 était « insuffisante ».

« Il est difficile d’expliquer comment un pays qui gagne autant d’argent sur les prix du gaz et de l’énergie [comme la Norvège] ne peut pas dépenser suffisamment d’argent pour sa défense », a fait valoir le général Kristoffersen, notant au passage que son pays était le seul pays voisin de la Russie [avec laquelle il partage une frontière de 198 km] à ne pas porter le niveau de ses dépenses militaires à 2% de son PIB.

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