L’armée de l’Air et de l’Espace évalue l’intérêt du drone Reaper pour la surveillance maritime

En juin 2021, l’État-major des armées [EMA] fit savoir qu’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] avait été engagé depuis la base aérienne 709 de Cognac pour une mission en Méditerranée centrale, au profit de l’opération navale européenne Irini, chargée de surveiller l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’encontre de la Libye.

« Télépiloté depuis la France et commandé en temps réel depuis le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] à Lyon, ce drone a évolué dans des corridors aériens dédiés, jusqu’en Méditerranée centrale. Ce vol réaffirme l’attachement de la France et de ses alliés au respect du droit international dans la région », avait alors expliqué l’EMA, soulignant qu’il s’agissait avant tout d’une mission « exploratoire » pour la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA].

Si l’emploi de drones MALE pour des vols de surveillance maritime n’était pas un nouveauté – l’Aeronautica Militare ayant déjà mis de tels appareils à la disposition de l’opération Irini – la mission assurée par le Reaper de l’AAE n’aurait pas donné « entière satisfaction lors des phases de survol de la mer », selon un rapport publié en février dernier par les ex-députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer sur les enjeux de défense en Méditerranée. « Il convient d’une part, d’en accroître les performances et, d’autre part, de veiller à ce que le développement de l’Eurodrone tienne compte des besoins de survol maritime », avait-il estimé.

Cela étant, selon l’EMA, ce premier engagement d’un MQ-9 Reaper de l’AAE dans une telle mission devait permettre d’envisager un « haut niveau de surveillance notamment en cas de vol combiné […] avec un AWACS », la précision des capteurs du premier pouvant en effet compléter les moyens de détection « champ large » du second. Et cela afin de pouvoir disposer d’une idée plus précise de la situation de la zone observée.

Seulement, les quatre E-3F AWACS ne sont pas toujours disponibles pour ce type de mission… Cela étant, l’AAE cherche visiblement la bonne formule pour impliquer ses drones MALE dans la surveillance des approches maritimes…

En effet, le 26 octobre, via Twitter, elle a indiqué que la 33e ESRA avait mené, une semaine plus tôt, une « évaluation opérationnelle » au-dessus de l’océan Atlantique, avec cinq équipages, afin de « mesure l’intérêt et la plus-value opérationnelle du Reaper pour les opérations de surveillance maritime ». Sans doute en aura-t-on les détails prochainement…

En tout cas, l’AAE explore ainsi une capacité que la Marine nationale souhaite acquérir. En effet, selon son plan stratégique MERCATOR, celle-ci souhaite se procurer des drones MALE, en complément de ses avions de patrouille maritime Atlantique 2, afin d’établir « la situation tactique sur une zone maritime ».

Cela étant, il est possible que le ministère des Armées envisage de déployer des MQ-9 Reaper dans les départements et territoires d’outre-Mer, comme vont le faire les Pays-Bas aux Antilles néerlandaises.

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