Le sous-marin nucléaire d’attaque Rubis a appareillé pour son dernier voyage

Si le programme des six nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type Barracuda n’avait pas pris de retard, le SNA Rubis, premier d’une classe à laquelle il a donné son nom, aurait dû rejoindre Cherbourg au début de l’année 2017 pour y être « déconstruit », après 33 ans de service.

Finalement, il fut décidé de faire le nécessaire pour prolonger la durée de vie opérationnelle du Rubis [carénage de la coque, traitement d’obsolescences, modernisation de ses moyens de détection et de son système de combat, révision de ses équipements de sécurité plongée, rechargement du cœur nucléaire]. Ce qui fit que le SNA Saphir le précéda fut le premier à rejoindre Cherbourg, où sa proue sera prélevée pour réparer le SNA Perle, victime d’un incendie alors qu’il était en cale sèche à Toulon.

« Alors que le Rubis a pu être prolongé de quelques années, le Saphir, bien que postérieur, ne le sera pas, nous ont indiqué nos analyses techniques », avait ainsi justifié l’amiral Christophe Prazuck, alors chef d’état-major de la Marine nationale, en 2018.

Aussi, le Saphir a donc été remplacé par le Suffren, le premier SNA de type Barracuda. Quand au Rubis, il doit l’être par le SNA Duguay-Trouin, dont la chaufferie nucléaire a récemment été mise en route à Cherbourg. Et, après avoir joué les prolongations pendant quelques mois de plus, afin de remédier à l’indisponibilité du SNA Perle jusqu’en 2023, il vient d’appareiller de Toulon pour son ultime voyage.

« Le premier SNA français, le Rubis, a appareillé de Toulon pour la dernière fois à destination de Cherboug. Il y sera désarmé après 39 années de bons et loyaux services. Utilisé pour des missions stratégiques, de dissuasion et de connaissance/anticipation, quarante commandants s’y sont succédé! », a en effet annoncé la Marine nationale, via les réseaux sociaux.

La construction du Rubis commenca en 1976, à Cherbourg, dans le cadre d’un programme devant initalement compter huit sous-marins nucléaires d’attaque [la commandes des deux dernières unités prévues – le Diamant et la Turquoise – ayant été annulée en 1992]. Lancé en 1979 sous le nom de Provence, il fut rebaptisé « Rubis » un an plus tard, en hommage au sous-marin mouilleur de mines du même nom qui rallia la France Libre en 1940. Puis il fut admis au service actif en 1983, à peine un mois après son arrivée à Toulon.

Durant sa vie opérationnelle, le SNA Rubis n’aura pas été épargné par les incidents… En 1993, il entra en collision avec un pétrolier lors de sa remontée en surface, au large de Toulon. Puis, en mars 2007, il toucha le fond en Méditerranée, ce qui lui causa d’importants dommages.

En juin, avant sa dernière mission opérationnelle, le SNA Rubis avait parcouru 1 million de nautiques [soit 25 fois le tour de la Terre], passé 120’500 heures en plongée [soit 14 ans] et effectué une centaine d’escales.

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