Thales et Nexter ont dévoilé la version définitive du nouveau système d’arme rapproché de la Marine nationale

En 2012, Thales et Nexter s’étaient associés pour développer le RAPIDFire, alors décrit comme étant le premier système d’arme rapproché français [CiWS – Close-in Weapon System], c’est à dire un canon anti-aérien de 40mm téléopéré, d’abord destiné aux forces terrestres

Dans le détail, le RAPIDFire devait se composer d’un canon à munitions télescopées 40CTA , développé conjointement par Nexter et BAE Systems via leur co-entreprise CTAI, d’un radar 3D haute performance, d’un module de commandement et contrôle [C2] polyvalent, de capteurs optroniques intégrés dans la tourelle et, éventuellement, de six missiles sol-air à très courte portée.

Puis, six ans plus tard, Thales et Nexter dévoilèrent leur projet de développer une version navale du RAPIDFire. « Ce système d’arme de grande précision grâce à son viseur optronique intégré sur la tourelle, ses algorithmes de conduite de tir performants, son canon [40CTA] et son système de gestion automatique des munitions permettant la meilleure réactivité et une efficacité optimale pour l’opérateur », avaient-il alors fait valoir.

Cela étant, les deux industriels se montrèrent plutôt discrets par la suite… Du moins jusqu’à ce que la Direction générale de l’armement [DGA] fît part de son choix en faveur du RAPIDFire « pour équiper les prochains navires de la Marine nationale d’une nouvelle artillerie de défense très courte portée protégeant contre les menaces modernes aériennes et de surface ».

« Développé dans une approche surface-air permettant l’utilisation à la mer mais également depuis la terre, le marché prévoit également une option pour préparer une future utilisation sur porteur terrestre », avaient alors expliqué Thales et Nexter, désormais réunis au sein d’un Groupement momentané d’entreprises [GME] pour mener à bien ce programme.

Visiblement, celui-ci s’est déroulé conformément au calendrier prévu. En effet, ce 19 octobre, les deux industriels ont présenté la version définitive du RAPIDFire naval, dont les deux premiers exemplaires produits seront installés à bord du Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] Jacques Chevallier, ce qui permettra de commencer la phase de qualification en mer dès 2023.

Le RAPIDFire est « l’un des rares systèmes anti-aériens permettant, de manière autonome et automatique, à partir d’une Désignation d’Objectif du système de gestion de combat, de réaliser l’acquisition, l’identification et la destruction de la menace. Avec une capacité maximale du chargeur correspondant à une trentaine d’interceptions, le système dispose d’une puissance de feu efficace contre les drones et les essaims de drones, permettant [ainsi]d’éviter l’attrition des missiles de défense surface-air en cas d’attaque saturante », expliquent Thales et Nexter, via un communiqué commun.

S’il sera en mesure d’utiliser tout la gamme des cartouches télescopées de 40 mm proposée par CTAI, le RAPIDFire tirera notamment la munition A3B [Anti-Aeriel AirBurst], qui, basée sur une fusée chronométrique, promet une « grande efficacité, quelle que soit la nature de la cible » étant donné qu’elle « ne pourra être ni leurrée, ni brouillée ». À noter qu’elle doit encore être qualifiée par la DGA…

« Grâce à la sélection automatique et en temps réel de différents types de munitions, le RAPIDFire est le seul système capable d’adresser l’ensemble des menaces de type jet-skis, mines flottantes, navires, munitions rôdeuses, drones aériens, avions d’armes, hélicoptères de combat, ou missiles jusqu’à 4000m de distance », assurent les industriels.

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