General Dynamics Land System va dévoiler l’AbramsX, le démonstrateur d’un char de combat de nouvelle génération

Ceux qui annoncent régulièrement la fin prochaine du char lourd devront encore patienter pour voir leur prophétie se réaliser. « Il reste l’un des outils indispensables au combat des trente années à venir », à la condition, toutefois, d’être bien utilisé, a récemment fait valoir le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], lors d’une audition parlementaire.

Et il ne pas le seul à faire ce constat. En témoignent les projets de chars de nouvelle génération qui fleurissent en ce moment. Si la Russie avait ouvert le bal avec son T-14 Armata [qui n’a pas été engagé en Ukraine, ndlr], d’autres pays suivent. La France et l’Allemagne ont ainsi lancé le projet MGCS [Main Ground Combat System], dont l’un des industriels impliqués – l’allemand Rheinmetall – s’attache à prendre de vitesse en proposant son KF-51 « Panther » qui, doté notamment d’un canon de 130 mm L/51, a été présenté lors du dernier salon EuroSatory.

Également partie prenante dans le MGCS, le tandem franco-allemand KNDS [formé par Krauss-Maffei Wegmann et Nexter] n’entend pas s’en laisser compter en proposant l’EMBT, équipé d’un canon de 120 mm [dans l’attente de l’ASCALON], d’un tourelleau téléopéré de 30mm, la lutte anti-drone et d’un groupe motopropulseur à commande numérique, « condition préalable au guidage à distance et à la collaboration entre hommes et systèmes autonomes ».

Ayant signé une première commande de 180 K2 « Black Panther » en Pologne [qui sera suivie d’une seconde, porter sur 800 exemplaires au standard K2PL], le sud-coréen Hyundai Rotem prépare déjà l’avenir avec le NG MBT, doté d’une tourelle de 130 mm.

Enfin, l’américain General Dynamics Land System [GDLS] n’est pas en reste. Alors que la dernière version de son M1A2 Abrams [désignée SEPV4] est en cours d’évaluation ay Yuma Proving Ground [YPG] par le 2-12 Cavalry Regiment, l’industriel dévoilera l’Abrams X, le prototype d’un char de combat de nouvelle génération, à l’occasion du salon AUSA 2022, qui ouvrira ses portes le 10 octobre.

Dans la courte présentation de son démonstrateur, GLDS ne s’est pas attardé sur les détails concernant son armement et ses capteurs. En revanche, l’industriel a indiqué que l’AbramX aura une masse réduite par rapport aux 73,6 tonnes du M1A2 Abrams… Et qu’il aura donc une « mobilité » accrue et sera plus aisément déployable.

Cela étant, GLDS a surtout insisté sur la motorisation de l’AbramsX. Celle-ci fera en effet appel à un groupe motopropulseur [GMP] hybride, reposant probablement sur l’Advanced Combat Engine [ACE] fourni par Cummins. Et cela lui procurera plusieurs avantages. Ainsi, ses besoins en énergie seront deux fois moins importants qu’un M1A2 Abrams, ce qui n’est pas sans importance sur la chaîne logistique. En outre, sa signature thermique et sonore sera réduite, ce qui aura des effets sur la manoeuvre tactique.

À noter que des travaux allant dans ce sens sont en cours en France, Arquus ayant développé un dispositif permettant de réduire de 60% la consommation d’un char Leclerc, celle-ci pouvant passer de « 40 litres par heure au ralenti à 8 litres par heure ».

Par ailleurs, l’AbramsX n’aura besoin que d’un équipage de trois hommes [contre quatre pour le M1A2 Abrams], ce qui laisse supposer qu’il sera équipé d’un chargeur automatique. En outre, il sera en mesure de mettre en oeuvre des systèmes robotisés [capacité MUM-T, pour Manned Unmanned Teaming, c’est à dire collaboration entre plateformes habitées et non habitées].

Plus de détails seront certainement donnés lors du salon AUSA 2022. Cela étant, selon The War Zone, l’AbramsX pourrait être équipé d’un tourelleau téléopéré de 30 mm [un Protector RS6 de Kongsberg], du système de protection active Trophy, d’un canon XM360 de 120 mm, d’un système d’ouverture distribuée [DAS] et d’une nouvelle gamme de capteurs électro-optique/infrarouge.

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