Les forces chinoises ont de plus en plus recours à des drones pour accentuer leur pression sur Taïwan

Il y a encore peu de temps, les formations aériennes envoyées par Pékin dans la zone d’idenfication et de défense aérienne [ADIZ] de Taïwan étaient généralement composées de chasseurs J-10, J-11, J-16 ou Su-30, de Y-8 configurés pour collecter du renseignement d’origine électronique et/ou la patrouille maritime, des avion de guet aérien KJ-500 et, parfois, de bombardiers stratégiques H-6K.

À noter que, pour le moment, le ministère taïwanais de la Défense n’a pas encore mentionné la présence de chasseurs-bombardiers de cinquième génération Chengdu J-20 dans les comptes-rendus qu’il publie quasiment tous les jours.

En revanche, en juin 2021, il avait dit avoir repéré d’anciens Chengdu J-7 « Fishcan » [une copie chinoise du MiG-21 « Fishbed » soviétique, ndlr]. Il s’agissait-là, et sauf erreur, de leur première et dernière apparition dans l’ADIZ de Taïwan. L’une des hypothèses alors avancées par la presse taïwanaise était que ces appareils avaient été « dronisés ».

Cela étant, depuis cet été, on note que des bombardiers tactiques Xian JH-7 « Flounder » font désormais régulièrement partie des formations aériennes envoyées par l’Armée populaire de libération [APL] dans les environs de Taïwan. De même que les drones de surveillance, que le ministère taïwanais de la Défense assimile à des « drones de combat » [UCAV – Unmanned Combat Air Vehicle]. Ce qui suggère que ces appareils sont armés.

Ainsi, et selon les comptes-rendus taïwanais publiés depuis le début de ce mois, plusieurs types de drones chinois ont été repérés dans l’ADIZ de Taïwan, dont des Guizhou BZK-007 [un appareil qui a l’apparence d’un avion de tourisme, ndlr], BZK-005 [d’une autonomie de 40 heures], KVD-001 [un engin servant généralement de relais de communication pour les hélicoptères d’attaque] et Tengden TB-001 [qui peut être armé]. Jamais de tels appareils n’avaient été jusqu’alors signalés par Taipei.

Tout comme ceux qui ont été repérés ces derniers jours. En effet, le 15 septembre, Taipei a fait état de la présence du drone HALE [Haute Altitude Longue Endurance] WZ-7, conçu pour effectuer des missions de reconnaissance mais aussi pour fournir des données de ciblage pour les missiles anti-navires et les missiles de croisière. Cet appareil a été mis en service par l’APL en 2018. Celle-ci n’en disposerait que de 18 exemplaires.

Deux jours plus tard, le ministère taïwanais de la Défense a dit avoir repéré un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance], qu’il a qualifié d' »UCAV », au côté d’un avion de lutte anti-sous-marine Y-8. Et cela, au lendemain d’une incursion de 43 aéronefs dans son ADIZ. Un drone BZK-005 [désigné « UAV RECCE »] faisait d’ailleurs partie du lot.

Selon le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinoise [PCC], « davantage de drones de l’APL devraient rejoindre les patrouilles et les exercices de routine autour de l’île de Taïwan dans le but de sauvegarder la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale au milieu des provocations des sécessionnistes taïwanais et des forces d’ingérence extérieure ».

« Ces drones de différentes tailles proviennent de plusieurs services et branches militaires et ont différentes missions, notamment la reconnaissance, le guidage de cible, l’attaque directe et l’évaluation des dégâts », a commenté Fu Qianshao, un expert militaire chinois.

Quoi qu’il en soit, ce 19 septembre, le président américain, Joe Biden, a une nouvelle fois affirmé que les États-Unis défendraient Taïwan « si une attaque sans précédent venait à se produire » tout en soulignant qu’il se gardait « d’encourager » Taipei à déclarer son indépendance. « C’est [sa] décision », a-t-il dit, lors d’un entretien accordé à la chaîne CBS.

La réaction de Pékin n’a pas tardé. Les propos de M. Biden sont « une grave violation de l’engagement important des États-Unis à ne pas soutenir l’indépendance de Taïwan » et ils « envoient un mauvais signal […] aux forces séparatistes militant pour l’indépendance de Taïwan », a fait valoir Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères.

Photo : Drone WZ-7 de l’APL

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