Ex-patrouilleur P400 de la Marine nationale, La Tapageuse reprend du service en Côte d’Ivoire

En 2012, et après vingt-quatre années de bons et loyaux services, la Marine nationale retira de sa flotte le patrouilleur P400 « La Tapageuse », alors affectée à la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE] de la Polynésie française.

Cependant, le retour à Brest de ce navire n’annonçait pas sa fin. En effet, les Philippines firent part de leur intention de l’acquérir pour six millions d’euros, afin de reforcer leur garde-côtière. Mais aucun accord ne put être trouvé… Et, finalement, ce patrouilleur fut revendu au chantier naval Piriou, qui avait alors l’idée de le remettre en état pour ensuite le proposer à une marine étrangère souhaitant disposer d’un navire opérationnel à moindre coût.

« Le rachat de ‘La Tapageuse’, avant sa refonte puis sa revente, participe à notre stratégie commerciale sur le marché de l’action de l’État en mer. Notre positionnement est clairement celui des solutions originales. En ce sens, elle contribuera, nous l’espérons, à nous ouvrir la porte de marines étrangères en recherche de solutions rapides et bon marché pour se doter de moyens navals performants », avait expliqué Piriou, à l’époque.

Un an plus tard, le Gabon manifesta son intérêt pour l’ancien patrouilleur de la Marine. Celui-ci fut même vendu à la marine gabonaise, qui devait le rebaptiser « Capitaine de vaisseau Bivigou Nziengui ». Seulement, la vente fut annulée… Et « La Tapageuse » resta à Concarneau.

Mais ce navire reprendra quand même du service… mais sous le pavillon de la Côte d’Ivoire. En effet, via un communiqué publié le 9 septembre, Piriou a annoncé que ce patrouilleur P400 venait d’être officiellement remis à la marine ivoirienne, sous le nom de « Contre-amiral Fadika ».

« La livraison de ce bâtiment intervient suite à la signature par Le Ministère de la Défense de Côte d’Ivoire d’un contrat portant sur l’acquisition d’un patrouilleur hauturier type P400 destiné à la Marine ivoirienne. […] Ce contrat comprend également une session de formation de l’équipage à la prise en main du navire à Concarneau avant son départ ainsi qu’un contrat de Maintien en Condition Opérationnelle d’une durée de deux ans », a précisé le constructeur naval.

Celui-ci a indiqué que la modernisation de ce bâtiment avait consisté à réviser [ou à remplacer] son système de propulsion, ses groupes électrogènes, ses systèmes secondaires machine [osmoseur, séparateur d’eau mazouteuse, pompes incendies, groupe frigo-air et groupe frigo-vivres, système d’extinction fixe, etc], ses équipements électroniques de navigation et de communication ainsi que son système d’arme.

« Cette livraison est le fruit d’un travail engagé voilà plusieurs
années entre Piriou et les autorités de Côte d’Ivoire. Au-delà de la refonte du navire, c’est une relation de coopération et de confiance qui s’est nouée et que nous avons à cœur de cultiver », a commenté Vincent Faujour, le Pdg du groupe Piriou.

Pour rappel, l’ex-Tapageuse était le dixième et dernier patrouilleur P-400 livré à la Marine nationale par les CMN de Cherbourg. Long de 54,8 mètres pour 8 mètres de large et un déplacement de 480 tonnes en charge, ce navire peut naviguer à une vitesse de 23 noeuds et dispose d’une autonomie de 5000 nautiques. Armé d’un canon de 40 mm Bofors en plage avant et d’un canon de 20 mm GIAT F2 en plage arrière [et de deux mitrailleuses de 7,62mm], il est mis en oeuvre par un équipage de 25 marins.

Le « contre-amiral Fadika » va désormais rejoindre les quatre autres patrouilleurs de la marine ivoirienne, dont trois de type « RPB 33 » livrés par le chantier naval français Ufast dans les années 2010 [savoir : le P1401 L’Émergence, le P1402 Le Bouclier et le P1501 C.F Sékongo] et un fourni par la Chine [P1701 Atchan 2].

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