Les forces américaines ont de nouveau bombardé des milices soutenues par l’Iran en Syrie

Depuis que le « califat » autoproclamé par l’État islamique [EI ou Daesh] a été défait à l’issue des combats de Baghouz [mars 2019] menés par les Forces démocratiques syriennes [FDS] avec l’appui de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve ou OIR], les forces américaines ont maintenu au moins deux bases en Syrie, l’une dans la province de Deir ez-Zor [appelée « Green Village »] pour y protéger des puits de pétrole, l’autre dans celle de Homs, plus précisément dans le secteur d’Al-Tanf, dont le contrôle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad et d’empêcher d’éventuelles infiltrations de terroristes en Jordanie.

Évidemment, cette présence militaire américaine n’est pas du goût des autorités syriennes et des milices soutenues par le Corps des gardiens de la révolution iranien. Aussi, les garnisons de Green Village et d’Al-Tanf font régulièrement l’objet d’attaques. Comme cela s’est encore produit le 15 août dernier.

En effet, la base d’al-Tanf, où des militaires américains forment et entraînent les combattants du groupe rebelle syrien « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution »], a été visée par plusieurs drones chargés d’explosifs. Un seul d’entre-eux a réussi à passer les défenses alors mise en oeuvre… Et il a explosé sans faire de victimes, ni de dégâts.

« Nous avons confiance en notre capacité à protéger nos troupes et nos partenaires de la coalition contre les attaques aériennes », a ensuite fait valoir le colonel Joe Buccino, le porte-parole de l’US CENTCOM, le commandement américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale. « Nos contre-mesures sont efficaces », a-t-il insisté.

Plus tard, la base de Green Village a été la cible de plusieurs roquettes qui n’ont causé aucun dommage. Certaines d’entre-elles ont d’ailleurs pu être récupérées par les soldats américains et les combattants des FDS.

Quoi qu’il en soit, et comme cela a pu être le cas par le passé, ces deux attaques ont décidé le président américain, Joe Biden, à ordonner, le 23 août, des « frappes aériennes de précision » contre des milices affiliés aux Gardiens de la révolution établies dans la province de Deir ez-Zor.

« Sous la direction du président Biden, des frappes aériennes de précision ont été effectuées aujourd’hui à Deir ez-Zor, en Syrie, afin de défendre et protéger les forces américaines contre des attaques comme celles du 15 août, menées par des groupes soutenus par l’Iran », a en effet indiqué l’US CENTCOM, via un communiqué. À noter que celui-ci n’a pas précisé les moyens engagés. Probablement que des F-15 ont été sollicités, comme lors de précédents raids de même nature.

Ces frappes ont « ciblé des infrastructures utilisées par des groupes affiliés au Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran [classé parmi les organisations terroristes par Washington, ndlr] » et elles étaient « étaient nécessaires pour protéger et défendre le personnel américain », poursuit le texte. Et celui-ci d’ajouter : « Les États-Unis ont pris des mesures proportionnées afin de limiter le risque d’escalade et de minimiser le risque de pertes ».

Le colonel Bucino a ensuite confié à CNN que ce raid avait permis de viser neuf bunkers, notamment utilisés pour stocker des munitions, sur les treize surveillés par les forces américaines dans le secteur de Deir ez-Zor. Initialement, il était prévu d’en viser onze… car il y avait un doute sur les deux autres. Puis, au cours de la mission, les frappes ont été annulées pour deux autres, des « groupes de personnes ayant été aperçus dans leur voisinage », a expliqué le porte-parole de l’US CENTCOM.

Selon une première évaluation, personne n’aurait été tué lors de ce raid, a encore précisé le colonel Bucino. Cependant, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH] a indiqué que six miliciens y avaient laissé la vie. Leur nationalité « n’a pas pu » être déterminée pour le moment, a-t-il ajouté, avant de souligner que des chiites afghans soutenus par l’Iran faisaient partie de groupes présents dans la région.

« Les États-Unis ne cherchent pas le conflit, mais ils continueront de prendre les mesures nécessaires pour protéger et défendre leur peuple. Les forces américaines restent en Syrie pour assurer la défaite durable de l’État islamique », a par ailleurs conclu l’US CENTCOM dans son communiqué. Sur ce point, ces derniers mois, les forces américaines ont éliminé Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, le chef de l’EI ainsi qu’Abou Hamza al-Yemeni, celui du groupe Houras al-Din, lié à al-Qaïda.

Ces nouvelles frappes américaines contre des milices soutenues par l’Iran surviennent quelques heures après l’annonce de la mort du général Abolfazl Alijani, ce membre des Gardiens de la révolution ayant été tué lors d’une « mission » en Syrie, dans des circonstances qui n’ont pas été précisées par Téhéran.

En outre, avec les raids régulièrement menés par les forces israéliennes contre les Gardiens de la révolution, l’activité des groupes terroristes et les menaces d’une nouvelle intervention militaire turque contre les milices kurdes syriennes [affiliées aux FDS, ndlr], la Syrie demeure toujours aussi compliquée…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]