L’avenir de l’artillerie suisse se jouera entre des solutions proposées par BAE Systems Bofors et Krauss-Maffei Wegmann

Actuellement, les capacités de l’armée suisse dans le domaine de l’artillerie reposent essentiellement sur l’obusier M-109 [monté sur un châssis chenillé] qui, acquis auprès des États-Unis dans les années 1960, a été revalorisé il y a près d’une trentaine d’années, pour être porté au standard M109 KAWEST [pour Kampwertsteigerung].

Ces obusiers devant arriver en fin de vie d’ici la fin de cette décennie, Berne a lancé le programme « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026 » en 2017 afin de les remplacer. Étant donné la géographie et le climat de la Suisse, on aurait pu penser que le choix d’un obusier automoteur chenillé – comme le M109, du reste – allait être privilégié. Il n’en a finalement rien été.

Par ailleurs, et comme la liste des éventuels prétendants n’a pas été divulguée par Armasuisse, on ignore si Nexter a soumis la candidature du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm]. Cela étant, comme l’a récemment rappelé une étude de la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], la Suisse était sur les tablettes de l’industriel français, comme le Royaume-Uni, où la British Army doit remplacer ses AS-90 d’ici 2030, dans le cadre du programme « Mobile Fires Platform ».

Quoi qu’il en soit, le 11 août, le département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des sports [DDPS] a livré le nom des deux finalistes du projet « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026″… Et les deux solutions présélectionnées reposent donc sur des châssis à roues.

En effet, le choix final se fera entre l’Archer 8×8 de BAE Systems Bofors et le système RCH 155 AGM Artillery Gun de Krauss-Maffei Wegmann [KMW], monté sur un véhicule blindé de combat d’infanterie Boxer ou Mowag.

Pour rappel, l’Archer [photo ci-dessus], capable d’envoyer des obus Bonus à 35 km de distance ainsi que des munitions Excalibur à 50 km, n’a été mis en service que par l’armée suédoise.

Quant au RCH 155 [photo de une], il s’agit d’un module adaptable sur un Boxer pouvant tirer jusqu’à 9 coups par minute. En fonction des munitions utlisées, sa portée va de 40 km à 54 km. Il reprend par ailleurs des composants de l’obusier PzH-2000, comme par exemple l’ordinateur de contrôle de tir balistique. À ce jour, il n’a fait l’objet d’aucune commande.

Dans son communiqué, le DDPS indique que la solution recherchée doit notamment reposer sur une « plateforme protégée à roues », avec un système intégré de « conduite et de direction des feux », des « systèmes de formation et de simulation » et des moyens de communication.

« Pendant la phase d’évaluation devant déboucher sur le choix de l’un de ces systèmes, les aspects techniques, opérationnels et logistiques seront testés et analysés de manière approfondie au moyen de prototypes opérationnels. Ces investigations et essais sont planifiés pour les années 2023 et 2024, en Suisse et à l’étranger », précise le DDPS. Et d’ajouter : « L’acquisition de l’un des systèmes doit être proposée dans le cadre du programme d’armement du message sur l’armée 2026 ».

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