Les obusiers PzH-2000 fournis à l’Ukraine par l’Allemagne ont du mal à tenir la cadence

Fin juin, et après que ses artilleurs ont suivi une formation à Grafenwoehr [Bavière] pour apprendre à les utiliser, l’armée ukrainienne a pris possession des sept obusiers automoteurs PzH-2000 qui, prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », leur avait été promis par le gouvernement allemand quelques semaines plus tôt.

« Les Panzerhaubitze 2000 font enfin partie de l’arsenal de l’artillerie ukrainienne. J’apprécie tous les efforts de ma collègue Chrisitine Lambrecht [la ministre allemande de la Défense, ndlr] en faveur de l’Ukraine. Nos artilleurs mettront le feu sur le champ de bataille », s’était félicité Oleksii Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, le 21 juin dernier.

Seulement, livrer des équipements militaires est une chose… Car encore faut-il prévoir leur maintien en condition opérationnelle [MCO], ce qui suppose de mettre en place une chaîne d’approvisionnement pour les pièces détachées et, évidemment, de former les techniciens susceptibles d’effectuer, le cas échéant, les réparations nécessaires.

Ainsi, selon des informations de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, certains des PzH-2000 mis en oeuvre par l’armée ukrainienne contre les forces russes n’ont pas supporté la cadence à laquelle ils ont été soumis depuis leur livraison. Du moins, c’est ce que suppose la Bundeswehr pour expliquer leurs problèmes techniques dont Kiev a fait état la semaine passée.

Selon l’armée allemande, les PzH-2000 ont été conçus pour tirer jusqu’à 100 coups par jour, ce qui correspond à un « engagement de haute intensite ». Et, apparemment, l’artillerie ukrainienne est allée bien au-delà de cette limite, ce qui a notamment mis « le mécanisme de chargement » de ces obusiers à « rude épreuve ». En outre, elle aurait utilisé des munitions indaptées à leur canon de 155 mm L/52 dans l’idée d’augmenter leur portée, qui est de 30 km avec des obus classiques, de 40 km avec des projectiles ERFB et de 56 km avec des munitions V-LAP].

Cela étant, a rapporté Der Spiegel, la Bundeswehr a assuré qu’elle enverrait « rapidement » des pièces de rechange pour réparer les PzH-2000 ayant des problèmes. En outre, Berlin envisage d’établir en Pologne un « centre de réparation » afin de pouvoir assurer plus rapidement le MCO des équipements livrés à l’Ukraine.

Pour rappel, il y a quelques jours, le gouvernement allemand a donné son feu vert à la vente de 100 PzH-2000 à l’Ukraine, pour un montant de 1,7 milliard d’euros.

En outre, et alors que l’armée ukrainienne vient de recevoir les premiers exemplaires qu’elle attendait, les blindés anti-aériens Gepard, de facture allemande, ont des soucis de munitions. Étant que Berne a mis son veto à la livraison des obus de 35mm tirés par les leurs canons de 35mm fournis par l’industiel suisse Oerlikon Contraves, une solution a été trouvée auprès d’un fabricant norvégien.

Or, rapporte la presse d’outre-Rhin, il s’est avéré que le « système de tir du Gepard n’a pas reconnu » ces munitions « lors des essais » effectués en Allemagne. « Les projectiles doivent maintenant être améliorés », de nouveaux tests étant prévus en août, a expliqué le portail d’informations T-Online.

Par ailleurs, le 29 juillet, le ministère allemand de la Défense a indiqué qu’il livrerait 16 engins lance-ponts de type BIBER à l’armée ukrainienne, afin de lui permettre de « de traverser des eaux ou des obstacles au combat ». Les six premiers exemplaires seront envoyés en Ukraine « à partir de l’automne », les dix autres devant l’être l’année prochaine. Conçu à partir d’un châssis de char Leopard 1, ce système permet de déployer un pont d’une longueur de 22 mètres, sur lequel peuvent passer des véhicules affichant une masse maximale de 50 tonnes.

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