L’US Air Force mise sur une solution de pilotage autonome pour réduire ses équipages de C-130J Hercules

Comme l’US Army, et malgré les généreuses primes qu’elle offre, l’US Air Force peine à recruter des pilotes et à garder ceux qu’elle a formés. Selon son chef d’état-major adjoint, le général David Allvin, il lui en manquerait 1’600 pour atteindre ses objectifs… D’où l’idée de recourir à des solutions de pilotage autonome, basées sur des algorithmes d’intelligence artificielle, pour remédier à cette pénurie.

En effet, le 13 juillet dernier, l’entreprise Merlin Labs a fait savoir qu’elle venait d’avoir conclu un accord avec l’US Air Force pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un avion de transport C-130J Hercules.

Concrètement, un logiciel – appelé « Merlin Pilot » – se subsituerait au co-pilote de l’appareil. En clair, et au-delà la fonction classique de pilotage automatique qui permet de maintenir le cap et l’altitude durant un vol, il serait en mesure de piloter l’avion, y compris lors de turbulences, du décollage à l’atterrissage.

Ce qui, explique Merlin Labs, pourrait ouvrir la voie à des vols totalement autonomes, c’est à dire sans équipage. Mais on n’est pas encore là… étant donné que ce logiciel n’est pas encore capable de détecter les obstacles, comme des oiseaux dans le ciel ou des voitures sur une piste. Ce qui fait que le présence d’un pilote est encore nécessaire pour reprendre la main si nécessaire. En outre, il faut prendre en compte les échanges entre l’avion et les contrôleurs aériens, ce qu’un tel système ne peut pas [encore] faire.

« Philosophiquement, nous pensons que le contrôle du trafic aérien doit pouvoir interagir avec un avion autonome », a cependant estimé Matthew George, le Pdg de Merlin Labs, dans les colonnes de Popular Science.

Par ailleurs, et sans préciser comment il comptait s’y prendre, l’Air Mobility Command [AMC], le commandement de l’US Air Force dédié au transport aérien et au ravitaillement en vol, a indiqué, cette semaine, qu’il envisageait également de réduire les équipages de ses avions-ravitailleurs KC-46A Pegasus… Pas pour des raisons liées aux ressources humaines mais, curieusement, par souci de sécurité.

Ainsi, pour les missions potentiellement dangereuses, l’équipage d’un KC-46A serait réduit à deux aviateurs [le pilote et l’opérateur de ravitaillement]. Pour autant, l’AMC ne parle pas de remplacer le co-pilote par un algorithme d’intelligence artificielle… Pas encore, du moins.

Quoi qu’il en soit, réduire l’équipage d’un KC-46A permettrait de limiter les pertes humaines en cas de conflit dans l’Indo-Pacifique dans la mesure où il considère que les avions-ravitailleurs seraient les plus vulnérables face aux missiles adverses. Un raisonnement pour le moins curieux… puisque, justement, une telle initiative porterait atteinte à la sécurité des vols, ce qui n’a d’ailleurs pas manqué d’être critiqué sur les réseaux sociaux, et que la solution serait plutôt de renforcer la protection de ces appareils.

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