La ville-garnison de Kati, où loge le chef de la junte malienne, a été visée par une attaque terroriste

En août 2020, la ville-garnison de Kati avait été le point de départ du coup d’État qui allait renverser le président Ibrahim Boubakar Keïta [IBK] et porter le colonel Assimi Goïta au pouvoir, quelques mois plus tard. Depuis, les relations entre Bamako et Paris se sont détériorées, au point que la force Barkhane est en train de finaliser son retrait du Mali.

En outre, et sur fond d’attaques informationnelles contre les troupes françaises, la junte malienne a fait appel aux services de la société militaire privée [SMP] russe Wagner, laquelle a déployé environ un millier de mercenaires dans le pays.

Enfin, depuis maintenant plusieurs semaines, les actions de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] sont régulièrement entravées par Bamako, comme en témoignent la décision de suspendre les relèves de ses Casques bleus, les restrictions de ses mouvements aériens et l’expulsion de son porte-parole, Olivier Salgado.

Par ailleurs, les organisations jihadistes – État islamique au grand Sahara [EIGS] et Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, lié à al-Qaïda] ont multiplié les violences et étendu leurs zones d’opérations quand ils n’ont pas renforcé leur présence dans certaines parties du pays, en particulier dans le nord et le centre, voire dans le sud.

C’est donc dans ce contexte que, ce 21 juillet, la ville-garnison de Kati, où logent le colonel Goïta et son ministre de la Défense, colonel Sadio Camara, a été attaquée dès l’aube par des hommes non identifiés.

Selon RFI, ce serait une partie du camp militaire de Kati, situé à 15 km de Bamako, qui aurait d’abord été visée par une première explosion, rapidement suivie par une seconde. Puis des tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus. Des combats, ayant apparemment impliqué des forces spéciales maliennes ainsi que deux hélicoptères Mil Mi-24, ont duré pendant au moins trois heures.

Plus tard, l’état-major des Forces armées maliennes [FAMa] a évoqué une « attaque terroriste » contre la caserne de Kati « vigoureusement » repoussée par ses troupes. « C’était tôt ce matin, aux environs de 5 heures, avec deux véhicules piégés bourrés d’explosifs. Le bilan provisoire est de deux assaillants neutralisés. La situation est sous contrôle et le ratissage est en cours pour débusquer les auteurs et les complices », a-t-il expliqué.

Pour le moment, cette attaque n’a pas été revendiquée. Mais son mode opératoire rappelle celui du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM], dont l’une des composantes, à savoir la Katiba Macina, avait été accusée quelques heures plus tôt d’avoir mené l’attaque simultanée de six postes tenus par les FAMa dans le centre du pays et dans la région de Koulikoro, proche de Bamako. Dans au moins trois d’entre-elles, un véhicule chargé d’explosifs [ou VBIED] a été utilisé.

Jusqu’à présent, la garnison de Kati n’avait jamais été visée par une attaque jihadiste. Ce qui n’est pas le cas de Bamako, qui a notamment subi deux attentats revendiqués par le groupe al-Mourabitoune [désormais intégré au GSIM] en mars et novembre 2015.

Photo : capture d’écran

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